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Forums généraux => Wikimartial libre => Wiki libre - Biographies => Discussion démarrée par: Webmestre le octobre 06, 2009, 17:17:56 pm

Titre: Sokaku Takeda
Posté par: Webmestre le octobre 06, 2009, 17:17:56 pm
Source : http://www.daitoryuonline.com/article?articleID=228&lang=fr (http://www.daitoryuonline.com/article?articleID=228&lang=fr)

Biographie de Sokaku Takeda

par Tokimune Takeda
Traduction française: Ludwig Neveu

L’article suivant a été adapté à partir d’un essai dans la Gazette du Daitokan n° 4 publiée le 1er août 1974 et préparé avec l’aimable assistance de Jill Lopato des USA.

Sokaku Takeda, deuxième fils de Sokichi Takeda, est né le 10 octobre 1860 dans le Manoir Takeda, qui faisait partie du Sanctuaire d’Ise (dédié à la divinité Amaterasu Omikami) à Oikeda, Aizubangecho, Préfecture de Fukushima, l’ancien centre du clan Aizu.

La famille Takeda au service du Sanctuaire d’Ise d’Aizu

Le lieu de naissance de Sokaku se situait près du temple de Seinei dans la Préfecture de Fukushima, construit par Tamuramaro Sakanoue (758-811), le commandant militaire d’un corps expéditionnaire contre les “Barbares”. Egalement connu sous le nom de Sanctuaire d’Ise d’Aizu, il fut dédié à l’esprit du Grand Sanctuaire d’Ise à Mie. Des générations successives de la famille Takeda ont servi ce sanctuaire.

(Le Sanctuaire d’Ise dans la Préfecture de Mie est connu en tant que Grand Sanctuaire d’Ise, le plus haut mausolée, et le sanctuaire japonais “originel”. Tamuramaro Sakanoue fonda également Kiyomizu-dera, le fameux temple à Kyoto.)

Le fondateur du clan Aizu, le Seigneur Masayuki Hoshina (?-1671), qui était protecteur d’une famille qui plus tard hérita du Shogunat, fit une offrande de 170 koku (un koku = 278,9 litres) de riz de son fief au Sanctuaire d’Ise, augmentant substantiellement le capital de celui-ci. Il voulait raviver le Shinto, alors que la littérature chinoise était florissante au Japon, en tant qu’élément essentiel de sa vision en soutien à la famille Impériale. Les chefs de file successifs du clan Aizu héritèrent de l’administration du Sanctuaire d’Ise d’Aizu, qui fut fondé pour la vénération des Kami (divinités) et de l’Empereur. Il s’agissait notamment d’envoyer des représentants pour transmettre des félicitations et des condoléances en rendant visite au palais Impérial.

Le Seigneur Matsudaira: Préfet militaire de Kyoto

Quand le Seigneur Katamori Matsudaira (1835-1893) devint chef de file du clan il fut nommé Préfet Militaire de Kyoto. Pendant un grand nombre d’années il s’employa à unir la Cour Impériale et le Shogunat, gagnant ainsi la confiance de l’Empereur Komei.

La femme et les enfants de Matsudaira, qui étaient restés dans le fief d’Aizu, vendirent tout, y compris les peignes et les épingles à cheveux ornementales, afin de le soutenir financièrement à Kyoto. Tout le clan Aizu soutenait l’Empereur de tout son cœur. Plus tard, à l’issue d’une intrigue de palais où fut impliqué le clan Choshu, Aizu tomba soudain en disgrâce et en vint à être considéré comme ennemi de l’Empereur. Les membres du Conseil des Anciens du Shogun, qui eux aussi militaient pour l’union de la Cour Impériale et du Shogunat, démissionnèrent de leur poste pour éviter d’endosser la responsabilité de ce revirement. Le clan Aizu reçut tous les reproches, et l’ancien ennemi de l’Empereur, le clan Choshu, finit par former l’Armée Impériale. Les forces combinées de Satsuma, Choshu, Tosa et Hizen attaquèrent ensuite les Aizu qui furent poussés au bord de la ruine. C’est le tragique épisode au cours duquel dix du Byakkotai et 21 membres de la famille Saigo commirent le seppuku (suicide rituel), durant la Guerre de Boshin de 1868.

Les soi-disant loyalistes du Japon juste avant l’ère Meiji avaient des idéologies différentes, certains voulant “vénérer l’Empereur et expulser les barbares” alors que d’autres soutenaient le Shogun et l’ouverture du Japon aux échanges extérieurs. Malgré cette différence ils partageaient la même dévotion pour l’Empereur et la même loyauté pour la nation. Leur volonté de sacrifier leur vie en des temps de crise nationale fut appelé Yamato Damashii ou “Esprit Japonais”.

Sokaku et l’Esprit Japonais

Sokaku grandit dans l’ombre de la tragique guerre d’Aizu, à la fin de laquelle les clans Satsuma et Choshu de l’Armée de l’Ouest prirent le commandement de l’armée, de la marine et de la police. Des années plus tard Sokaku enseigna à des officiers militaires et de la police sa propre version du Yamato Damashii, incarnation de l’esprit de vénération envers les Kami et l’Empereur. Le code du guerrier de Sokaku l’avait préparé, quand il fut confronté à la mort, à se battre contre des milliers d’homme pour une noble cause. En 1899, l’esprit du budo de Sokaku s’exprima sous la forme d’un poème, qui est recueilli sur un de ses rouleaux d’enrôlement (eimeiroku) :

“Poème dicté à Sokaku Takeda Sensei, le Kami du guerrier samouraï, donnant son âme toute entière à sa nation sans aucune idée d’être récompensé.”

Tourmente politique au Japon à la veille de l’ère Meiji

L’état du Japon durant cette période affecta énormément l’enfance de Sokaku. La situation politique était confuse, à cause de la pression en faveur de l’ouverture du Japon au monde extérieur. En août 1859 le Shogunat mit à mort tous ceux qui s’opposaient à ses décisions (dont Sanai Hashimoto du clan Fukui et Shoin Yoshida du clan Choshu) et bien des hommes de valeur furent perdus durant cette purge, connue sous le nom de Massacre de l’ère Ansei.

Le 3 mars 1860, le Seigneur Naosuke Ii, le Ministre en Chef du Shogun, fut assassiné par 18 membres des clans Mito et Satsuma à l’extérieur de la Porte Sakurada du Château d’Edo. En conséquence de cet incident, l’autorité du Shogunat commença sérieusement à s’affaiblir.

Le triste destin de la princesse Kazunomiya

Le Shogunat adopta alors l’idéologie de son adversaire, qui était fondée autour de la vénération de l’Empereur. Un événement particulièrement crucial impliqua Kazunomiya, la sœur cadette de l’Empereur qui avait été fiancée, à l’âge de six ans, à Taruhito Arisugawanomiya Shinno, un prince Impérial. Malgré le fait que la date de ce mariage ait déjà été décidée, elle fut victime du mouvement en faveur de l’union de la Cour Impériale et du Shogunat et fut forcée d’épouser le Shogun, un roturier. En octobre 1861 elle fut amenée à Edo (l’ancien nom de Tokyo) sur la dangereuse route de Nakasendo. Les autorités du Shogunat craignirent qu’elle ne soit capturée et sélectionnèrent 50 membres du Kobusho (où des vassaux habiles aux arts martiaux se réunissaient pour s’entraîner) comme garde rapprochée, armés d’arcs, de fusils et de sabres. Le convoi parvint à atteindre Edo et le 14 février 1862, à l’âge de 16 ans, la vie de sacrifice de Kazunomiya débuta, en tant qu’épouse du Shogun Iemochi Tokugawa.

Tensions à Kyoto

Six loyalistes rendus furieux de cet incident attaquèrent Nobumasa Ando, un membre du Conseil des Anciens du Shogun, à l’extérieur de la Porte de Sakashita alors qu’il était sur le chemin du Château d’Edo le 15 janvier. Nobumasa souffrit d’une blessure au dos, mais les six agresseurs furent tous tués sur place. Ceci est connu sous le nom d’Incident de la Porte de Sakashita.

Les incendies volontaires et les assassinats politiques étaient courants. Sakon Shimada, un membre de haut rang de la famille Kujo de Kyoto, fut tué en juillet 1862. Des bandes appartenant au groupe de Tenchu rôdaient, menaçant de renverser le Shogunat. Ils pendirent des effigies en bois de trois générations de la famille Ashikaga (une dynastie de Shogun au pouvoir entre 1338 et 1573), créant un climat d’angoisse parmi les habitants de Kyoto.

En août 1862, comme il est noté plus haut, le chef du clan Aizu, Katamori Matsudaira devint Préfet Militaire de Kyoto. Tanomo Saigo (qui deviendra plus tard Kinshin Hoshina), le vassal principal du clan Aizu, était considéré de la même stature que Takamori Saigo du clan Satsuma. Les deux hommes étaient si célèbres qu’on les appelait familièrement les “Saigo de l’Est et de l’Ouest”. Ayant entendu parler de la nomination du Seigneur Matsudaira, Tanomo Saigo le pressa fortement de repousser cette affectation, étant donné que le clan Aizu n’était pas relié à Kyoto d’assez près et que son absence du siège du clan à un moment aussi critique menacerait l’existence même de celui-ci. Matsudaira ignora pourtant le conseil de Saigo et insista sur le fait que c’était une demande spéciale du Shogunat et de Shungaku (Yoshinaga) Matsudaira. Il accepta cette grande mission et se résolut à mourir à Kyoto. Après avoir pris son poste à Kyoto, il gagna la confiance de l’Empereur Komei et circula activement entre la Cour Impériale et le Shogunat pendant cette période troublée. En octobre 1862 il reçut de l’Empereur une lettre signée et deux poèmes en gage de reconnaissance pour sa loyauté.

La révolte du Tenguto

En août 1863, Torataro Yoshimura du clan Tosa fonda le Tenchugumi avec Tadamitsu Nakayama, un ex-chambellan, à sa tête. Ce groupe attaqua le bureau du magistrat à Gojo, dans la préfecture de Nara et tua quatre magistrats en chef. Une force d’environ 1000 hommes, dont des samouraï de la campagne venus de Totsugawa (préfecture de Nara), se joignirent à une attaque du Château de Takatori, mais l’attaque fut repoussée et l’armée écrasée. En février 1864, un groupe extrémiste connu sous le nom de Tenguto fut créé pour pousser le Shogunat à exclure les étrangers. Ce groupe incluait deux membres imminents du clan Mito. Ils levèrent une armée près du Mont Tsukuba (préfecture d’Ibaraki) mais elle fut par la suite vaincue et 830 hommes dont leur leader se rendirent, 353 furent exécutés et environ 100 exilés sur l’île de Sado. Cet épisode est connu dans l’Histoire sous le nom de Révolte du Tenguto.

Shinsengumi : force spéciale du Shogunat

En février 1863, le Shogunat rassembla des ronin (samurai dans chef) habiles aux arts martiaux pour former le Shinchogumi. Tetsutaro Yamaoka (Tesshu Yamaoka, fondateur de l’école de sabre Muto), qui était le chef instructeur du sabre au Kobusho, devint le leader de ces ronin qui s’opposaient aux ronin loyalistes. Ce groupe suivait les idées de vénération envers l’Empereur et de l’expulsion des étrangers.

Le Shinchogumi fut réorganisé par des figures telles qu’Isami Kondo et Toshizo Hijikata et devint le Shinsengumi avec l’élimination du groupe Serizawa. Le Shinsengumi était un peloton militant de partisans du Shogunat à Kyoto durant le crépuscule du régime Tokugawa. Des membres de ce groupe furent prêtés au clan Aizu et utilisèrent les caractères “chusei”, signifiant « loyauté », comme devise. Ils étaient commandés d’une main de fer par Isami Kondo et son bras droit Toshizo Hijikata. Le Shinsengumi portait des haori (manteaux courts japonais) parés de jaune et avec des manches blanches aux motifs de montagnes. Kondo portait une armure de protection, et un casque, ainsi qu’une écharpe jaune destinée à retenir ses manches, ce qui était une marque du clan Aizu. Le Shinsengumi patrouillait dans Kyoto en exerçant l’autorité policière.

En 1864 Yoshinobu Tokugawa devint Gouverneur Général de la Cour Impériale et Sadaaki Matsudaira, chef du clan Kuwana, devint Shoshidai ou Représentant du Magistrat Judiciaire. Sadaaki, avec son frère, Katamori Matsudaira le préfet militaire, prit des mesures pour fortifier Kyoto à cause de la situation politique instable.

Le clan Choshu mis en échec : l’Incident de l’auberge Ikeda

L’auberge Ikeda à Kyoto était connue pour être fréquentée par des membres du clan Choshu. Un espion au service de Sadaaki Matsudaira rapporta au Shinsengumi que des ronin des Choshu se rassemblaient là-bas. Kondo ordonna à un de ses hommes de se déguiser en pharmacien et de résider à l’auberge. De cette façon le Shinsengumi porta ses suspicions sur l’auberge Ikeda ainsi que sur une autre boutique, et le propriétaire de cette dernière, un certain Kichiemon, fut arrêté le 5 juin 1864. On découvrit qu’il s’agissait en fait d’un loyaliste appelé Shuntaro Furutaka. Torturé à la bougie par Hijikata, Furutaka révéla les projets secrets des loyalistes, notamment l’incendie du Palais Impérial, le kidnapping de l’Empereur, et l’assassinat de plusieurs magistrats. On apprit aussi que les loyalistes projetaient d’enlever l’Empereur jusqu’au clan Choshu. Ils avaient prévu une réunion à 8 heures du soir le jour même à l’auberge Ikeda. Kondo était déterminé à arrêter l’ensemble du groupe d’extrémistes afin de stabiliser le gouvernement du Shogunat. Hijikata requit l’assistance du clan Aizu et des guerriers aguerris, dont Isami Kondo lui-même, firent une descente dans l’auberge pour affronter environ 30 loyalistes des Choshu. Plus tard ils furent rejoints par un groupe de soldats de Hijikata et engagèrent un combat acharné autour de l’auberge pendant environ une heure. Avec la coopération du clan Aizu, quelque 23 des loyalistes furent arrêtés après avoir subi sept tués et quatre blessés. Côté Shinsengumi, un homme mourut durant le combat, deux furent gravement blessés, et trois moururent suite aux blessures qu’ils avaient reçues. Ceci fut connu comme l’Incident de l’auberge Ikeda.

Le clan Choshu attaque Kyoto

Le clan Choshu fut informé de cet incident et riposta en dépêchant une grande armée à Kyoto. A leur arrivée ils demandèrent l’autorisation d’entrer au château de Kyoto. Elle leur fut refusée. Au contraire, un ordre Impérial d’éliminer le clan Choshu fut donné et la bataille s’engagea à Fushimiguchi. Le clan Choshu attaqua la Porte de Hamagurigo, gardée par des soldats du clan Aizu, dans un effort destiné à tuer Katamori Matsudairi, le préfet et chef du clan Aizu, qui était enfermé et sous traitement médical. Au cours de cette violente bataille des balles perdues traversèrent la porte du Palais Impérial et les occupants en furent remplis de terreur. Cependant, avec l’arrivée de soldats du clan Satsuma, le clan Choshu fut vaincu de peu. Ceci eut lieu le 19 juillet 1864. Des chefs du clan Choshu, dont Gensui Kusaka, Tadasaburo Terajima et bien d’autres, moururent dans cette confrontation dans laquelle environ 28 000 maisons de Kyoto furent anéanties par le feu et la ville fut réduite à un état de panique.

A ce moment, le Shogunat craignit que des soldats de Choshu ne parviennent à s’échapper en allumant des incendies, environ 30 loyalistes de ce clan furent donc tués. En août 1864, le Shogun Iemochi déclara qu’il prendrait personnellement les armes contre les Choshu, et nomma le chef du clan Kishu comme commandant en chef d’une armée qui marcha sur Hiroshima.

Défaite puis victoire du clan Choshu

Le clan Choshu venait de subir une lourde défaite face aux forces alliées de Grande-Bretagne, de France et des Etats-Unis, et se soumirent donc aux forces Impériales ; trois chefs vassaux se suicidèrent, et 11 personnes qui avaient planifié l’attaque sur Kyoto furent tuées. L’armée se retira sans vraiment affronter les forces de Choshu.

Néanmoins, l’élite dirigeante du Shogunat critiqua violemment le commandant en chef pour avoir traité le clan Choshu avec tant de clémence et une nouvelle tentative pour éliminer celui-ci fut tentée. Mais cette fois tous les clans refusèrent de prendre les armes. L’Armée du Shogunat elle-même ne put être poussée à se battre contre Choshu.

Alors que l’Armée du Shogunat temporisait, une alliance entre Satsuma et Choshu se forgea. Les troupes Choshu avaient subi un entraînement militaire occidental et étaient armées d’armes extrêmement efficaces fabriquées à l’étranger. Rien à voir avec les forces du Shogunat, avec leur armures lourdes et leurs trompes de coquillages. Sans surprise, celles-ci furent sans défense dans le combat contre les Choshu et elles subirent une série de défaites face à l’ennemi. Le Shogun Iemochi mourut au Château d’Osaka, et quand Yoshinobu Hitotsubashi (ensuite Tokugawa) devint le 15e Shogun, l’armée fut retirée précipitamment.

La restauration du pouvoir Impérial

En février 1866, l’Empereur Komei mourut et le Prince Héritier Mutsuhito (Empereur Meiji, 1852-1912) monta sur le trône à l’âge de 14 ans. Le 3 octobre, une pétition, exigeant la formation d’un gouvernement dans lequel la volonté du peuple serait respectée ainsi que la restauration du pouvoir Impérial sans effusion de sang, fut adressée au Shogunat, afin de restaurer l’ordre dans la situation politique.

Yoshinobu accepta cette pétition du clan Tosa et présenta sa propre pétition à l’Empereur, pour la restauration du pouvoir exécutif du trône. Le 15 du même mois, l’Acceptation Impériale fut accordée.

Donc, 676 ans après la nomination de Yoritomo Minamoto comme Commandant en Chef d’une force expéditionnaire contre les Barbares en 1192, et 265 ans après que Ieyasu Tokugawa fût devenu Shogun en 1603, le gouvernement militaire s’effondra, et le pouvoir exécutif fut rendu à l’Empereur.

This article is used with the permission of Aikido Journal and originally appeared in Aiki News #74 (April 1987).
Titre: Re : Sokaku Takeda
Posté par: Webmestre le octobre 06, 2009, 17:19:24 pm
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sokaku_Takeda (http://fr.wikipedia.org/wiki/Sokaku_Takeda)

Sōkaku Takeda (武田 惣角, Takeda Sōkaku?) naquit le 10 octobre 1859 dans la ville d'Aizu Sakashita dans la préfecture de Fukushima au Japon et mourut le 25 avril 1943, à l'âge de 83 ans. Sōkaku Takeda fut à la fois un des premiers Maîtres d'arts martiaux au sens moderne du terme et un des derniers guerriers du Japon traditionnel.[1]

Biographie

Sōkaku Takeda reçu dans sa jeunesse l'enseignement de son père, Sokichi Takeda. Il fut par la suite formé en Oshiki Uchi (traduction littérale : Art de défense de la cour) de 1875 à 1898 par Tanomo Chikamasa Saïgo. [2] Il reçut le Menkyo Kaiden d'Oshiki Uchi des mains de Tanomo Chikamasa Saigo en 1898. À la demande de ce dernier, il ouvrit l'enseignement des techniques du clan Aizu à d'autres personnes. Sōkaku Takeda se mit alors à voyager à pied à travers tout le Japon. Pour nommer son art, il utilisa le nom Daito, qui était celui du château du fondateur du clan Aizu, puis le terme Aiki en référence à l'ancien art de combat l'Aiki In Ho Yo et enfin Jujitsu (techniques souples de combat à mains nues).[3] Sōkaku Takeda devint un des grands maîtres du Daitōryū aikijūjutsu, apportant notamment les techniques ancestrales du kenjutsu. [4] Selon une liste d'élèves établie par Sokaku Takeda, il eut environ 30,000 élèves. L'un d'entre eux était le fondateur de l'Aïkido, Morihei Ueshiba. En 1915, lors d'un périple dans l'île d'Hokkaido, Sokaku Takeda rencontra Morihei Ueshiba, qui devint plus tard son élève et son assistant. En 1922, Morihei Ueshiba reçut de Sokaku Takeda son diplôme officiel d'enseignement en Daito Ryu Aiki Jujutsu.[5]

En 1930, Jigoro Kano, fondateur du Judo moderne, envoya ses meilleurs élèves étudier le Daito Ryu Aiki Jujutsu chez Morihei Ueshiba. Parmi ceux-ci se trouvait Minoru Mochizuki (Yoseikan).[6]

Dès 1935, Morihei Ueshiba transforma le Daito Ryu Aiki Jujutsu et créa tout d'abord un style nommé Aikibudo. Morihei Ueshiba développa plus tard son évolution personnelle de ces techniques martiales pour en faire un art martial éducatif et accessible au plus grand nombre et qu'il appela Aïkido.

C'est à son 3e fils Tokimune Takeda (1916-1993), que Sokaku Takeda a confié la charge du Daito Ryu Aiki Jujutsu, perpétuant ainsi la lignée des Takeda.

Notes et références

   1. ↑ "The Meiji Man", by Laszlo Abel; The JMAS Newsletter, Vol.3, No.3 1985
   2. ↑ "Classical fighting arts of Japan", by Mol Serge; Kodan 1994 ISBN:9784770026194
   3. ↑ "Samurai Aikijutsu", by Toshishiro Obata; Dragon Books 1988
   4. ↑ "Invincible Warrior", by John Stevens; Shambhala 1997
   5. ↑ "Najajima, Masayoshi - E.A. Bugei Ju-Happan. The Spirit of Samurai 1983 Sugiyama Publishing
   6. ↑ "Classical fighting arts of Japan", by Mol Serge; Kodan 1994 ISBN:9784770026194