Après avoir affolé les cinéphiles avec ses premiers films (Chungking Express, Les anges déchus, Happy Together), le cinéaste de Hong Kong Wong Kar-wai s’est imposé sur la scène internationale, en 2000, comme un créateur de forme aussi élégant que gracieux avec In the Mood for Love. Mais son vrai projet de cœur, celui qu’il voulait faire depuis toujours, c’est Le grand maître, un film-monument qu’il a réalisé en 2013 et dont l’ambition qui, chez d’autres, aurait viré à la grandiloquence indigeste, a tourné chez lui à la majesté.
Que devrait-on retenir de ce film, à ce jour le dernier de Wong Kar-wai?
Un homme et une femme se battent au kung-fu
Le grand maître, de Wong Kar wai Photo : Les films Séville
C’est une épopée tout ce qu’il y a de vrai
Tout commence dans la Chine de 1936, alors que les écoles de kung-fu du nord et du sud s’affrontent pour trouver un remplaçant au grand maître. C’est là que Ip Man, un maître d’art martial, rencontre Gong Er, la fille de l’ancien grand maître et combattante douée. Mais dès 1938, l’invasion de la Chine par l’armée japonaise change la donne et plonge nos héros dans un tumulte aussi sociopolitique que sentimental. Le petit truc en plus? Wong Kar-wai n’a rien inventé puisque Ip Man, maître renommé et résistant héroïque, a bel et bien existé (il deviendra même plus tard le mentor de Bruce Lee) et que la plupart des éléments historiques concernant tant la guerre que la pratique et les valeurs du kung-fu (honneur, respect, sensibilité, générosité) sont le fruit de longues recherches du réalisateur.
Un homme avec un chapeau blanc sous la pluie
Le grand maître, de Wong Kar wai Photo : Les films Séville
Wong Kar-wai y retrouve son comédien fétiche
Face à la sublime et déterminée Zhang Ziyi, c’est Tony Leung, celui que Robert de Niro a déjà qualifié de « Clark Gable asiatique », qui endosse l’habit de Ip Man. Impassible, son visage parvient pourtant à être d’une rare éloquence tandis que ses gestes, précis et amples (qu’il a appris en suivant une initiation au kung-fu pendant plus de cinq ans, au prix de plusieurs fractures aux bras!), laissent sans cesse croire que la maîtrise de son art vient presque d’un autre temps. On comprend, peut-être encore plus avec ce rôle où il éblouit, pourquoi Leung a été de la distribution de quasi toutes les oeuvres de Wong Kar-wai depuis son deuxième film, Nos années sauvages en 1990.
Un homme et une femme, entourées de femmes en tenues de soirées, se regardent à table
Le grand maître, de Wong Kar wai Photo : Les films Séville
C’est une œuvre d’art
Impressionnant, ambitieux, Le grand maître utilise en réalité le kung-fu pour mieux détailler les bouleversements géopolitiques de l’époque, filmant avec une mélancolie souvent touchante les mondes et les repères qui disparaissent, les traditions qui s’effritent. Mais c’est avec la même attention qu’il livre également des récits de filiation, de transmission, de vengeance, d’amour. Le tout, sans une goutte de sang ou une larme de trop. Pudeur des sentiments et style épique (notamment grâce à la sublime musique de Shigeru Umebayashi, déjà compositeur de la musique de In the Mood for Love, qui se permet même un magnifique clin d’œil au thème de Il était une fois en Amérique de Sergio Leone) se marient alors à perfection et rendent ces combats au ralenti sous la pluie, ces mouvements découpés, ces clairs-obscurs ciselés, ces plans-tableaux d’une beauté et d’une flamboyance à couper le souffle.
Le grand maître, à voir sur ICI Radio-Canada Télé, le dimanche 10 juin, à 1 h 50.
La bande-annonce du film (source : YouTube).
Intéressant Rémi. Et le bassin dans tout ça. Tu connais?
Je m'adresse à tous ceux qui pratiquent le wing-chun. Est-ce que votre coup de poing proche est dévastateur. Si oui, pouvez-vous expliquez comment vous y arriver.
Si dans certains style la force viens du transfert de poids au niveau des jambes, nous la force viens des jambes avec la rotation des hanches. Le principe des turnings.
Ce que je trouve intéressant dans ces frappes, c'est qu'on voit la connexion avec la structure, avec le dos. Là il démontre la technique, sans appuyer. En WC nous avons le même genre de frappes. On pose souvent la question de savoir si ces frappes sont puissantes. Oui, elles peuvent l'être, mais c'est beaucoup de travail. Je ne sais pas pour la mante religieuse, mais pour le WC faire confiance aux frappes implique à mon avis un assez haut niveau (j'entends: utiliser LA frappe qui permettra de faire l'économie d'un tas de sophistications techniques). Par contre à un niveau plus modeste, elles restent très intéressantes en tant que frappes à répétition: on ne lâche pas l'adversaire, on le harcèle, c'est très démoralisant pour lui - c'est une façon de prendre l'ascendant psychologique. Ce n'est pas du chain punch comme montre le garçon au début (le chain punch est intéressant comme travail de formation, pas comme technique); c'est plutôt une multiplicité de frappes possibles donthttps://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=rtbQlHtPpo0 /postée par ombre ;)
l'opportunité se présente et qui vont disperser l'écoute de l'adversaire.
Personnellement, à mon niveau, je ne fais pas confiance à mes frappes. Je pense qu'elles ne sont pas suffisantes. Mais elles sont utiles comme techniques d'appoint. J'ai d'avantage confiance dans un placement et dans des pas qui vont me donner un avantage en terme de structure et de prise de centre. Pour rester dans le sujet défini par Lsd, je pense que les techniques sont à prendre en compte dans un contexte stratégique donné. On ne peut les juger en elles-mêmes.
Une petite variante en mante religieuse.https://www.youtube.com/watch?v=ASHWyH7W2sI c'est du lsd :-|~*-(
A partir de 0m20", remarquez la frappe avec le poignet. Et auparavant, la connexion et l'engagement du reste du corps. En fait, il peut indifféremment utiliser le poing, la paume, le poignet, voire le dos de la main.
Dans ce coup de poing vertical nous pouvons utilisez les forces du haut du corps et aussi celles du bas du corps séparément ou ensemble. Il y a aussi d'autres principes qui sont moins apparents, voir même presque imperceptible à beaucoup de pratiquants d'expérience.:-)\_ ;-)p
Merci pour ce vidéo LSD. Ce sifu bouillonne de son intérieur et sait comment faire sortir cette vapeur qui est de haute intensité. :-)\_ ;-)p
https://ici.radio-canada.ca/tele/cinema/blogue/1104870/les-secrets-du-grand-maitre-de-wong-kar-wai (https://ici.radio-canada.ca/tele/cinema/blogue/1104870/les-secrets-du-grand-maitre-de-wong-kar-wai)CiterWong Kar-wai n’a rien inventé puisque Ip Man, maître renommé et résistant héroïque, a bel et bien existé (il deviendra même plus tard le mentor de Bruce Lee)
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Impassible, [le visage de Tony Leung] visage parvient pourtant à être d’une rare éloquence tandis que ses gestes, précis et amples (qu’il a appris en suivant une initiation au kung-fu pendant plus de cinq ans, au prix de plusieurs fractures aux bras!), laissent sans cesse croire que la maîtrise de son art vient presque d’un autre temps.
Quant à Ip Man héros national c'est du plus haut comique et d'un parfait cynisme ;D
Yip Man à Chicago...tarbanak...
Il y a bien eu Tintin à Chicago avec la mafia. :P
Il faut te couper la tête pour trouver la voie. :-)UU(-:
Chang a survécu a un crash d'Avion au Tibet... il est clair que c'est l'élu!Nan, l'élu c'est Néo !