Auteur Sujet: Est-ce que le combat est essentiel dans la pratique des arts martiaux?  (Lu 21650 fois)

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Personnellement, je penche plutôt du côté du oui.  Mais l'auteur de ce blog (Gilles Thibault) pense autrement, en fait, dans son cas c'est plus spécifique au kung fu:
http://dotclear.tjq.mine.nu:8080/index.php/2009/08/10/227-le-kung-fu-sans-combat

Citer
Le Kung-fu sans combat

Nous enseignons le Kung-fu ancestral classique.

Le Kung-fu ancestral classique est un sans combat, sans compétition et sans grade.
Notre propos n’est pas de nier que le Kung-fu soit une technique de combat ni de dénigrer ceux qui font du combat avec le Kung-fu. Le terme Kung-fu désigne de multiples traditions très anciennes et le Kung-fu sans combat en est une qui est souvent ignorée.

On trouve des traces du Kung-fu sans combat dans l’étymologie du nom, ses objectifs et ses annales.

L’ÉTYMOLOGIE ET LES OBJECTIFS DU KUNG-FU

Selon l’expert Georges Charles, pour désigner les Arts Martiaux les Chinois utilisent le terme Wushu et les Japonais le terme Bu Jutsu (ou Budo). Les deux signifient originellement : « Art capable d'arrêter la guerre » ou « Art s'opposant à la violence ». On est donc totalement à l'opposé de la traduction généralement admise... il ne s'agit nullement d'un « Art guerrier ou Martial, dans son sens occidental actuel », mais bien au contraire d'un art créé pour s'opposer à la violence.

    Georges Charles est reconnu en France et en Europe, mais également en Chine, comme l’un des tous premiers pionniers dans l’implantation des Arts Martiaux Chinois Traditionnels et des pratiques chinoises de Santé en Occident. Il a été fondateurs d’associations, de fédérations et de regroupements de toutes sortes, enseignant puis auteur-écrivain dans ces mêmes domaines. Plus de détails sur le Kung-fu le site Internet de Georges Charles : http://www.tao-yin.com/archives/archives_wushu_001.html

    "Bu" veut dire arrêter la lance donc mettre un terme à la violence. Il n'est alors pas juste de le référer au mot martial qui tire son étymologie du dieu de la guerre et de la destruction Mars. Bu prend un sens d'équilibre, d'harmonie entre les hommes par le fait de maîtriser la violence, mais également entre l'univers et l'homme. Ce que traduit le Dô, est une démarche existentielle du corps et de l'esprit faite d'un courage introspectif, de persévérance et d'humilité, qualités si absentes de nos jours. En référence à cette approche traditionnelle, Bu et Dô nous éloignent d'une simple logique de combat sportif. Source

Tenant des propos semblables à ceux de Georges Charles, un autre expert, Roland Habersetzer explique que ce n’est que tout récemment que le terme « Kung-fu » est devenu d’un usage courant pour désigner le Wushu en Occident. Après de longues années de recherche, il nous livre sa trouvaille la plus importante :

« L’aspect self-défense ou science du combat n’est que très partiel, voire secondaire ; pour un maître chinois, Kung-fu est un état d’esprit avant d’être une technique; c’est un mode de vie, une voie de l’accomplissement de soi-même à travers des expressions corporelles applicables au combat. » (Roland Habersetzer, Kung-fu, édition Pygmalion 2001, à la page 72.)

« Si l’art est bien compris, les pratiquants restent à même de déboucher un jour sur une découverte toute personnelle qui donnera un jour sens à leur existence… Voici comment il faut comprendre l’accomplissement de soi : l’homme accompli, … voit soudain clair car il voit au-delà des apparences. » (Roland Habersetzer, Kung-fu, édition Pygmalion 2001, à la page 77.)

    Roland Habersetzer a été l’une des premières ceintures noires françaises de karaté et l’auteur de plus d’une soixante d’ouvrages consacrés aux arts martiaux, dont nombre d’entre eux ont été traduits dans plusieurs pays. Plus de détails sur l'évolution des arts martiaux sur son site internet : http://www.tengu.fr/budocult11.htm

Les faibles cherchent la force, les forts cherchent l’immortalité, les plus futés cherchent l’illumination, etc. Dans le Kung-fu ancestral classique, il n’y a rien à obtenir, tout est à exercer. Tout est déjà là et n’attend que le moment propice pour se manifester.

Il ne s’agit moins d’objectifs à atteindre que d’une réalité à célébrer.

LES ANNALES DU KUNG-FU

Il est généralement reconnu que l'origine des Art martiaux est intimement relié au Monastère de la Petite Forêt de Shaolin, lieu de résidence du moine indien Bodhidharma en visite en Chine. Historique ou légendaire, Bodhidharma à qui les moines du Shaolin attribuent l’invention de leur fameux Kung-fu est aussi reconnu comme le successeur du Bouddha historique et le fondateur de l’école tchan, courant contemplatif (dhyâna) du bouddhisme mahayana, devenu au japon l’école zen.

Le Kung-fu issu de Bodhidharma et des moines du Shaolin ne pouvait être que sans combat. À toutes les époques et dans tous les pays, les moines bouddhistes ou autre, ne s’intéressent pas au combat pour le combat.

    Par exemple, est-ce que lors d’un voyage pour diffuser son art et ses méthodes de travail, un grand peintre qui se spécialise dans les toiles représentant des fruits et des légumes peut devenir l’inventeur d’une nouvelle méthode d’agriculture ?

Plus d’information sur Bodhidharma sur le site Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bodhidharma

Plus d’information sur Bodhidharma sur le site de l’érudit Jacques Prestreau
http://pagesperso-orange.fr/jacques.prestreau/dicozen/b.htm#boddhidharma

    Références sur la tradition CLASSIQUE du Wu Shu, récemment transformé en sport.

QUELQUES CARACTÉRISTIQUES DU KUNG-FU ANCESTRAL CLASSIQUE

    * Dans le Kung-fu (wushu) ancestral classique, l’accent est mis sur l’apprentissage de tao. Le tao est un enchaînement de mouvement de Kung-fu. Le kata est l’équivalent du Tao pour le karaté et la forme son équivalent pour le taijiquan. Il n’y a ni entraînement à deux, ni compétition, ni trophée, ni combat. Dans des versions plus modernes l’apprentissage de tao est négligé, voire relégué aux oubliettes au profit de l’entraînement à deux et de la préparation de compétitions pour obtenir des trophées.

    * Dans le Kung-fu (wushu) ancestral classique, les techniques importantes de musculation et d’assouplissement préparent ou complètent l’apprentissage de tao. Dans beaucoup de versions plus modernes, les exercices de musculation et d'assouplissement sont de plus en plus négligés ou omis.

    * Dans le Kung-fu (wushu) ancestral classique, les techniques importantes de respiration et de Qi sont au cœur de l’apprentissage de tao. Dans des versions modernes, elles n’existent simplement pas parce qu'elles ne sont d'aucune utilité pour les trophées.

    * Dans le Kung-fu (wushu) ancestral classique, il n’y a pas de niveau (couleur, ceinture, grade ou diplôme) et pas de passage de grade qui sont tous des inventions modernes. Après son adoption un peu partout dans le monde, ce n’est qu’en 1998 qu’un système de grade a été finalement adopté pour le Kung-fu (wushu) en Chine. Plus de détails sur l’adoption des grades en Chine :
      http://www.generation-tao.com/publications/articles/les-dan-dans-les-arts-chinois-,145

          De même, dans les arts martiaux modernes, au Japon, l'utilisation du terme dan a commencé à partir du judo et les autres disciplines ont suivi progressivement ce modèle pour désigner les grades obtenus au cours de la progression. Auparavant au XIXe ce terme avait été utilisé d'une façon peu systématique en art du sabre (Kenjutsu). Avec l'expansion mondiale de la pratique des arts martiaux, il est devenu aujourd'hui quasi international. Source

    * Dans le Kung-fu (wushu) ancestral classique, il n’y a ni musique, ni exhibition. De nos jours, il y a de plus en plus de spectacle de Kung-fu. Il s’agit souvent de numéros d’acrobatie d’une précision à couper le souffle. Certains font même du Kung-fu artistique comme d’autres font du patinage artistique. Ce sont toutes des inventions modernes.

    * Le Kung-fu (wushu) ancestral classique ne s'adresse pas à des enfants.

Dans le Kung-fu (wushu) ancestral classique nous retrouvons des exercices de musculation, d’assouplissement, de respiration et de Qi avec l’indispensable apprentissage de tao. Sans grade, sans musique, sans exhibition, sans compétition sans trophée. On peut y venir pour rester en forme. On peut aussi y venir pour le cardio-vasculaire intense qu'il procure. Cependant, on y reste parce qu'il est rare qu'on puisse célébrer avec une telle ampleur notre joie d’être vivant.

    Il est rare qu'on puisse célébrer avec une telle ampleur notre joie d’être vivant.


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Re : Est-ce que le combat est essentiel dans la pratique des arts martiaux?
« Réponse #1 le: septembre 15, 2010, 16:46:47 pm »
****************(post long pour amateurs d'histoire des arts martiaux)**************


Gilles semble avoir toujours beaucoup de certitudes sur ce qu'il dit. Mais ses recherches sur l'origine des arts martiaux ne vont pas très loin.

Si ton but n'est pas de savoir combattre alors le combat n'est pas essentiel pour toi.

Dans un autre ordre des chose voici un article plus sérieux sur l'origine du Xingyiquan....
tiré de http://quanxue.blogspot.com

De la lance à la boxe
Parmi les traditions orales qui circulent au sein de l'école xinyi sur Ji longfeng, celui qui aurait créé cette école, on peut entendre cette histoire :

Ji longfeng, né sous la dynastie Ming, ira en rejoindre les armées lors de la grande campagne de recrutement au service militaire. Au sein de l'armée des Ming, Ji longfeng devient lancier, il apprend alors le maniement de cette arme. Son instructeur militaire se nomme Li jingde, il enseigne "la grande lance des six harmonies" (liuhe daqiang) dont le principe de base est l'unification du corps pour parvenir à manier correctement la lance. Ji longfeng s'entraine sans relâche pendant de longues années et devient un lancier hors pair. Il rreçoit alors le surnom de "Ji la lance divine" (shenqiang).




La lance xinyi et la grande lance des six harmonies






Malheureusement, les armée des Qing finissent par l'emporter sur les Ming. Les soldats Ming qui en échapperont quittent les territoires occupés et vont se réfugier dans les régions montagneuses et les monastères, d'où ils peuvent organiser la résistance.

Ji longfeng séjourne alors à Shaolin puis il se rend au mont Zhongnan. En chemin, il rencontre un moine taoïste qui a entendu parler de lui et qui connait "la lance divine". Ji longfeng est surpris que sa réputation soit parvenue jusqu'ici et la vieux taoïste lui rétorque que tout le monde a entendu parlé de lui dans la région. Les deux hommes échangent alors leurs points de vue et discutent.

Le vieux taoïste lui explique alors le pays n'est plus en guerre, que sabres et lances n'ont plus de raison d'être. Ji longfeng souhaiterait tout de même transmettre ses connaissances et le vieil homme lui suggère alors de transformer son art de la lance en art du poing, qui sera plus anodin et donc plus facile à enseigner...






Démonstration de la boxe des six harmonies






Ji longfeng travail alors à la transformation de son art et crée la boxe des six harmonies (liuhequan), qui deviendra plus tard la boxe des "six harmonies de l'intention avec l'esprit" (liuhe xinyiquan). Cette boxe se concentre essentiellement sur la réalisation des six harmonies internes et des six harmonies externes.

Les six harmonies externes sont une théorie d'utilisation harmonieuse du corps permettant, à la base, de pouvoir manier la lourde lance. Cette théorie deviendra par la suite un principe élémentaire des boxes xinyi et xingyi. C'est également un des principes de base du yiquan qui s'acquière, dans cette école, par la pratique du zhanzhuang. La recherche de force (shili) du yiquan n'étant autre qu'un exercice pour l'acquisition du corps uni (zhengti), c'est à dire la réalisation des six harmonies ext


Histoire de l'art martial : L'art militaire.

L'art martial, dans l'histoire, fut avant tout un art militaire. Les documents les plus anciens existant en Chine (Wubian, zhenji, Jixiao xinshu, Jianjing, Wubeizhi) viennent confirmer cette idée.

Le jixiao xinshu (Nouveau traité sur l'efficacité d'une armée), qui aurait été compilé par le général Qi jiguang en 1562, donc sous les Ming, présente un recueil de techniques puisées dans différentes boxes. Sa fonction fut de former les soldats au combat. Il semblerait qu'à cette époque, l'art martial fut totalement dépouillé de quelconques notions de spiritualité. Il s'agissait alors de techniques pratiques, guerrières, dont la fonction était de servir au champs de bataille.




Techniques au baton du Wubeizhi (1621)


Les techniques de baton de Shaolin sont représentées dans cette compilation mais l'art à main nue n'existe pas encore au monastère du Henan à cette époque.

Le professeur Meir Shahar, de l'université de Tel Aviv, explique dans son ouvrage "The Shaolin monastery : History, religion and the chinese martial art" (University of Hawai'i press, 2008) que de son époque, le général Qi jiguang avait déjà fait une critique de la boxe chinoise, au sein de laquelle il voyait un manque de réalisme dans certaines postures, trop axées sur l'esthétisme. Il s'expose en ces termes : "Sans posture ou technique précise, vous serez efficace avec un seul mouvement. Mais si vous commettez l'erreur de faire des postures et des pauses précises, vous n'aurez aucune effectivité, même en dix mouvements."




Le général Qi jiguang (1528 - 1588)




Monsieur Shahar cite également le professeur Douglas Wile. Celui-ci, dans un de ses ouvrages, citait Tang shunzhi (1507 - 1560) qui, dans son "traité sur les affaires militaires" (Wubian), s'était déjà exprimé en ces termes : "La raison pour laquelle il existe des postures dans l'art martial est de faciliter l'enchainement. Les formes contiennent des postures fixes mais, dans la pratique réelle, elles deviennent fluides, tout en conservant leurs caractéristiques dans la structure."
Ainsi, la critique d'une pratique trop esthétique et pas assez efficiente en Chine existe déjà au 16e siècle, à une époque ou la boxe de Shaolin n'a pas encore vu le jour...
Mais cet art martial chinois prend une tout autre dimension à la fin de la dynastie Ming, lorsque les mandchous prennent le pouvoir et fonde la dynastie des Qing. A cette période, une résistance anti-mandchou se met en place et prend refuge dans les campagnes et les monastères. C'est à cette période que se développèrent véritablement les boxes que nous connaissons aujourd'hui.

Un exemple illustrant parfaitement la façon dont se développèrent ces écoles de boxe est l'histoire de Chen wangting, considéré comme le "père fondateur" du taijiquan (même si le terme Taijiquan n'apparait dans aucun de ses écrits).
Dans son ouvrage, Meir Shahar cite les travaux de recherche publiés par les historiens Tang hao et Gu liuxin dans leur "Etude approfondie sur le Taijiquan" (Taijiquan yanjiu, 1964) :

"Sous les Ming, Chen wangting avait officiellement été désigné comme inspecteur régional pour les régions du Shandong, Zhili et Liaodong. Il avait une expérience du champs de bataille, ayant combattu plusieurs fois en première ligne contre l'envahisseur mandchou aux frontières nord du térritoire. Après l'invasion des Qing en 1644, il se retira dans son village natal pour se consacrer au perfectionnement de sa technique à main nue."
Il écrit : "Je soupire lorsque je repense à ces années pendant lesquelles, vétu de mon armure et maniant la lance, j'ai repoussé ces hordes de bandits, me mettant en danger incessamment ... Maintenant vieux et fané, je n'ai plus rien d'autre que le livre huangtingjing ("Classique de la court jaune", recueil taoiste de techniques repiratoires) pour me tenir compagnie. Lorsque je m'ennuie, j'invente de nouvelles techniques à mains nues (quan), lorsque c'est la saison, je laboure la terre et lorsque j'ai du temps, j'instruis quelques disciples et descendants afin de leur permettre de devenir aussi fort que tigres et dragons."



Représentation de Chen wangting (1587-1664), au premier plan




Ainsi, l'ancètre de la boxe Taiji naissait à quelques kilomètres du monastère de Shaolin à l'époque même ou l'art à main nue commençait à y apparaitre.
Un autre fait intéressant vient de la découverte du grand nombre de postures dont les noms sont similaires dans ces deux boxes. Les noms de ces postures, qui sont "communes" au Shaolinquan et au Taijiquan se trouvent, par ailleurs, toutes dans le "classique de la boxe" (quanjing) la compilation de technique à mains nues du Jixiao xinshu.

Posture "d'enfoncer vers le bas" du Quanjing



Ainsi, par exemple, les postures Jingji duli (le coq d'or se tiens sur une patte), Fuhu (se pencher sur le tigre) ou bien encore xianlong (chevaucher le dragon) et qixing (les sept étoiles) faisaient toutes partie de la pratique enseigné par le général Qi jiguang à ses troupes. Ces même troupes défendirent le térritoire contre l'envahisseur mandchou avant la chutte de la dernière dynastie chinoise...

« Modifié: septembre 15, 2010, 17:40:41 pm par Hussard de la mort »

Hors ligne Renko

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Re : Est-ce que le combat est essentiel dans la pratique des arts martiaux?
« Réponse #2 le: septembre 15, 2010, 18:47:54 pm »
L'article du monsieur Gille Charles manque de nuance, a l'entendre les écoles de kung fu moderne sont des fabriquant de compétiteurs sportif et que toute leurs apprentissages tournent autour des trophées, ce dont je doute fort.

Ensuite, c'est bien de reculer 1500 ans en arrière pour en revenir aux origines des arts martiaux, sauf que c'est pas parce que sa n'avait pas une vocation de combat au départ, qu'elle doit le rester. Ce ne serais pas la première invention de l'humanitée qui n'a pas changé de vocation pour s'adapter a la société.


Les arts martiaux devraient donc être une suite d'enchaînement, de katas dans le vide et de méditation ?

"On peut y venir pour rester en forme. On peut aussi y venir pour le cardio-vasculaire intense qu'il procure"

Dans un GYM aussi ...Es-ce que sa veux dire que si Bodhidharma avait été propriétaire d'un GYM, il n'y aurait jamais eu d'art martial ?

Hors ligne aries

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Re : Est-ce que le combat est essentiel dans la pratique des arts martiaux?
« Réponse #3 le: septembre 17, 2010, 11:12:28 am »
je suis sceptique sur le fait q'un art martial resterait martial sans aucun combat.

le combat est un moyen pour progresser personnellement en kungfu ou en budo

si on reprend la citation d'habersetzer:

 "L’aspect self-défense ou science du combat n’est que très partiel, voire secondaire ; pour un maître chinois, Kung-fu est un état d’esprit avant d’être une technique; c’est un mode de vie, une voie de l’accomplissement de soi-même à travers des expressions corporelles applicables au combat. » (Roland Habersetzer, Kung-fu, édition Pygmalion 2001, à la page 72.)

elle veut dire que le combat, la self défense n'est qu'une composante, mais pas l'essentiel de l'art martial. Cependant habersetzer, dans sa "voie tengu", la resitue bien comme une étape indispensable au cheminement martial

il faut faire du wushu pour être kungfu, le combat pour travailler l'esprit en gros

il y a aussi des auteurs, je crois que c'est kenji tokitsu entre autres , qui ont une autre version du sens de BU dans BUDO: celui qui porte la lance ou celui qui maîtrise la lance.

en gros je trouve que l'auteur de ce blog fait quelques racccourcis

maîtriser la lance veut dire aussi bien savoir l'arréter que savaori s'en servir


" Si on a les yeux fixés étroitement avec des oeillères, on oublie les chose les plus importantes, des égarements apparaissent dans l'esprit, et on laisse échapper une victoire certaine"  MIYAMOTO MUSASHI

Hors ligne Pascal

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Re : Est-ce que le combat est essentiel dans la pratique des arts martiaux?
« Réponse #4 le: octobre 29, 2010, 21:41:35 pm »
JE trouve ce sujet intéressant. Je suis personnellement co-instructeur de combat dans mon académie à Québec. Après échange avec le sensei, nous avons lancé un cours, initialement destiné en priorité aux pratiquants de l'école, pour éviter ce que nous estimons être un travers de certaines écoles , à savoir la formation de ceintures noires 'théoriques' avec un niveau 'martial' parfois inférieur à un simple bagarreur de rue.
Le but  du cours est que , en échange pieds poings debout ou en lutte au sol,  nos élèves acquirent des bases solides : une bonne garde , des combinaisons d'Enchainement-liaisons, des soumissions efficaces (KO debout ou soumission de BJJ) . PErsonnellement je suis pratiquant de Jiu-jitsu tradionnel, BJJ et boxe francaise et les cours que je dispense prennent naturellement leur essence dans ces 3 disciplines. Mon challenge est de respecter et de ne pas dénaturé l'Art martial originel de l'élève mais d'intégrer les bases fondamentales du combat dans son art martial. A ce titre les enchainements de kick-boxoing ou take down démontrés peuvent tout a fait être adaptés à une gestuelle de Kung-fu - karaté ou ninjitsu par l'élève s'il le souhaite.
Nous essayons aussi de développer , a travers le combat , l'Esprit de combattant: instaurer une agressivité positive et controlée: Savoir encaisser (un minimum) savoir rendre, savoir faire face.
L'idée (nous sommes a 1000 lieues de ce type de prétentions) n'Est pas de former des GSP ou prétendre gagner des titres de compétitions mais d'Avoir l'honneteté de former des ceintures noires qui au delà d'un bagage technique possèdent aussi une bonne maitrise des fondamentaux du combat... ce qui à ma connaissance n'est pas toujours le cas.

Je tente de répondre a ce topic par la description du cours que je dispense non pas pour le vendre mais parce que je pens  que les éléments de cette description sont ceux que j'aurai donné pour répondre directement à la question.

Au final Ma réponse est OUI, je pense  le combat est essentiel dans la pratique des arts martiaux, dans la mesure ou il est une essence fondamentale des arts martiaux.
Notre académie met en avant 4 éléments essentiels , indissociables et fondamentaux chez le pratiquant
- Le conditionnement physique
- la technique
- LE combat
- La philosophie

C'Est un tout. Amputer le combat C'est couper un des 4 pieds de la table...

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Re : Est-ce que le combat est essentiel dans la pratique des arts martiaux?
« Réponse #5 le: octobre 29, 2010, 22:52:40 pm »
A mon avis (mais ce n'est que mon avis) le combat est essentiel
en effet l'adversaire en lui meme n'est pas important ce qui est interessant c'est de tester sa capacité a appliquer ses techniques devant l'inattendu (l'adversaire)
je rajouterait (mais ca c'est perso) que les sensations que l'on ressend lord d'un combat contre un inconu (adrenaline andomorphine stress positif) c'est extraordinaire et impartagable (je sais c'est pas tres francais mais en meme temps je suis belge) ca explique probablement le respect que l'on eprouve pour l'adversaire car qui mieux que lui peut comprendre ces sensations
 :-)UU(-: :-)UU(-: :-)UU(-:

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Re : Est-ce que le combat est essentiel dans la pratique des arts martiaux?
« Réponse #6 le: octobre 30, 2010, 09:43:41 am »

peut t on cuisiné sans gouter ce qu on fait?

la cuisine est aussi un art,mais si on ne goute jamais et on donne ca au client,qu est ce qu on obtient?



« Modifié: octobre 31, 2010, 17:31:57 pm par fulleur »

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Re : Est-ce que le combat est essentiel dans la pratique des arts martiaux?
« Réponse #7 le: novembre 02, 2010, 15:27:51 pm »
Salut,

Dis-moi BloodyRoots. Quels sont tes arguments ?  #circonspect#

En ce qui me concerne, je pense que "combat" et "arts martiaux" ne font qu'un.
On le voit bien, dans n'importe quel kata (tao, poomse, etc...) on exécute des postures et des frappes qui en découlent. Tout ça pour améliorer l'aspect mécanique de notre corps (autrement appelé ki, chi et j'en passe). Et selon moi, du moment que l'on frappe il y a combat.  *-(U)-X
Aussi, je trouve que l'analyse de Gilles Thibault est trop poussé sur l'aspect spirituel et qu'il passe à côté de l'essentiel.  :-|_:-*

Ce n'est que mon point de vue. Mais c'est un sujet très intéressant.  ;-)p
Il ne s'était jamais considéré comme le meilleur, il estimait juste que les autres étaient plus mauvais que lui.
Les deux philosophies sont très différentes. (Brent WEEKS, "L'ange de la nuit")
-
Une technique supérieure surpasse la force. (Jigoro KANO)

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Re : Re : Est-ce que le combat est essentiel dans la pratique des arts martiaux?
« Réponse #8 le: novembre 02, 2010, 15:42:01 pm »
JE trouve ce sujet intéressant. Je suis personnellement co-instructeur de combat dans mon académie à Québec. Après échange avec le sensei, nous avons lancé un cours, initialement destiné en priorité aux pratiquants de l'école, pour éviter ce que nous estimons être un travers de certaines écoles , à savoir la formation de ceintures noires 'théoriques' avec un niveau 'martial' parfois inférieur à un simple bagarreur de rue.
Le but  du cours est que , en échange pieds poings debout ou en lutte au sol,  nos élèves acquirent des bases solides : une bonne garde , des combinaisons d'Enchainement-liaisons, des soumissions efficaces (KO debout ou soumission de BJJ) . PErsonnellement je suis pratiquant de Jiu-jitsu tradionnel, BJJ et boxe francaise et les cours que je dispense prennent naturellement leur essence dans ces 3 disciplines. Mon challenge est de respecter et de ne pas dénaturé l'Art martial originel de l'élève mais d'intégrer les bases fondamentales du combat dans son art martial. A ce titre les enchainements de kick-boxoing ou take down démontrés peuvent tout a fait être adaptés à une gestuelle de Kung-fu - karaté ou ninjitsu par l'élève s'il le souhaite.
Nous essayons aussi de développer , a travers le combat , l'Esprit de combattant: instaurer une agressivité positive et controlée: Savoir encaisser (un minimum) savoir rendre, savoir faire face.
L'idée (nous sommes a 1000 lieues de ce type de prétentions) n'Est pas de former des GSP ou prétendre gagner des titres de compétitions mais d'Avoir l'honneteté de former des ceintures noires qui au delà d'un bagage technique possèdent aussi une bonne maitrise des fondamentaux du combat... ce qui à ma connaissance n'est pas toujours le cas.

Je tente de répondre a ce topic par la description du cours que je dispense non pas pour le vendre mais parce que je pens  que les éléments de cette description sont ceux que j'aurai donné pour répondre directement à la question.

Au final Ma réponse est OUI, je pense  le combat est essentiel dans la pratique des arts martiaux, dans la mesure ou il est une essence fondamentale des arts martiaux.
Notre académie met en avant 4 éléments essentiels , indissociables et fondamentaux chez le pratiquant
- Le conditionnement physique
- la technique
- LE combat
- La philosophie

C'Est un tout. Amputer le combat C'est couper un des 4 pieds de la table...

Voilà un premier post de qualité qui mérite un point de sagesse! ;)

J'ajouterai que la pratique du combat en plus d'être vitale, il faut mélanger régulièrement les pratiquants "avancés" et "débutants", c'est bien pour les débutants ( à condition d'être modéré) et pour les avancés, les débutants ont des attitudes et de mouvements peu orthodoxes : et le combat c'est aussi savopir se défendre d'une technique qui n'est pas bien faite mais qui fait mal quand même ! :-=##=-:
Quand deux tigres combattent l'un meurt et l'autre repart blessé.

Ils avaient tous une stratégie jusqu'à ce que je les frappe !( Mike Tyson)

Hors ligne Pascal

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Voilà un premier post de qualité qui mérite un point de sagesse! ;)

J'ajouterai que la pratique du combat en plus d'être vitale, il faut mélanger régulièrement les pratiquants "avancés" et "débutants", c'est bien pour les débutants ( à condition d'être modéré) et pour les avancés, les débutants ont des attitudes et de mouvements peu orthodoxes : et le combat c'est aussi savopir se défendre d'une technique qui n'est pas bien faite mais qui fait mal quand même ! :-=##=-:
[/quote]

MErci.  :-)UU(-:..

JE quote en gras un point important. JE simule souvent a mes élèves une 'agression' avec des mouvements pas orthodoxes, un peu laches, je les agrippe etc... au début ils ont l'impression de ne rien savoir faire malgré leurs grades (et pan! dans l'ego...) ... au fur et a mesure ils prennent confiance en eux et trouvent leur repère pour placer (et modifier si besoin est) leurs techniques ... la pratique c'Est ca ... appliquer la théorie pour résoudre un problème nouveau!

SI on exclue le combat des arts martiaux on risque de se retrouver dans le fameux paradoxe qu'énonçait A. Einstein:

«La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi !»

 


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