euh... je vais peut-être paraitre ignare mais c'est quoi un tanren
Akuzawa senseï définit sa méthode ainsi:
" Aunkaï est un bujutsu tanren, une méthode permettant de forger le corps par une pratique martiale. Les exercices que j’enseigne permettent de développer la conscience de son corps, d’en construire l’armature, d’en développer le coeur, l’essence. Ils servent à comprendre l’action subtile des différentes composantes du corps et à s’en servir de la manière la plus efficace"Tanren se définirait donc comme des exercices visant la forge du corps.
Selon Me TAMURA Nobuyoshi:
"Pour les Européens,
keiko signifie, ou a été traduit par exercice - entraînement. Pour nous Japonais,
keiko globalement contient
rensyu - tanren ou
renma.
Ren de
rensyu veut dire
pétrir et
syu,
apprendre. Donc apprendre en pétrissant. Plutôt qu'exercice donc répétition, répétition, répétition...
Tan de
tanren, pour le forgeron, le fabricant de katana, c'est marteler le fer et aussi le tremper.
Ren, je vous le rappelle veut dire pétrir.
Plutôt qu'entraînement, nous aurons donc à fortifier, discipliner, chauffer, laisser refroidir, puis frapper, changer la forme, donner une forme. Si vous voulez entraînement, mais un entraînement très dur.
Renma - ren - pétrir, ma - polir Comme avec le diamant ou avec la lime. D'abord la gangue, puis le diamant et enfin le polissage dans ce sens.
Ajoutez encore à
tanren ou
renma cette notion que nous pousse à faire 100 fois ce qu'une personne fait 10 fois, mille fois ce qui est fait 100 fois, etc... L'ensemble de ce travail est
keiko."
Pour Me Pascal Krieger,
Seïshin Tanren c'est la forge d’un esprit pur.
"Seïshin Tanren est une notion commune non seulement à toutes les disciplines martiales japonaises, mais elle s’étend également à toute étude approfondie requérant une participation active du corps et de l’esprit. L’image est d’ailleurs bien choisie : ce n’est que dans le feu intense de l’action et par les chocs répétés des remises en question que l’esprit du pratiquant acquiert assez de malléabilité pour prendre la forme par les principes de telle ou telle tradition.
Puis une fois la forme désirée acquise, une cristallisation s’effectue un peu à la manière de la trempe, et l’esprit est alors inaltérable … jusqu’à la prochaine opération de forge.
L’esprit du pratiquant repose sur des braises
Tout comme le métal insuffisamment travaillé, le pratiquant qui manque d’entraînement ou qui ne se donne pas assez ne permettra pas à son esprit d’atteindre une température suffisante et la forme de cet esprit restera inachevée… On ne trempe pas un métal qui n’a pas assez chauffé."