Bonjour. Je suis doctorant en histoire médiévale et je fais ma thèse sur les arts martiaux historiques européens pour la période médiévale et Renaissance. Je suis instructeur en escrime historique de l'association REGHT (Recherche et expérimentation du geste historique et technique). reght.wordpress.com
J'étudie et je pratique (doucement) la lutte historique où tous les coups sont théoriquement permis et dont la pratique est plus ou moins attestée par les sources judiciaires et les livres de combat (sorte de traité d'escrime et de lutte: ci-dessous Paul Hector Mair mi XVIe Germanie):
On a : des projections :
des immobilisations au sol :
des clefs :
des étranglements :
des ceinturages :
des crochetages :
des coups de pieds :
Ainsi à part quelques coup de pied et de poing, les percussions servent à sortir de certaines solutions difficiles. Certains manuscrits présentent des techniques à faire contre un combat débutant par un coup de poing, mais c'est assez exceptionnel. Les sources judiciaires montrent qu'il y a quelques coups de poing qui sont donnés, mais la "boxe" n'existait pas encore à l'époque. Je me pose ainsi de nombreuses questions :
- quand je m'"amuse" avec d'autres pratiquants qui font du systema A, du judo, jujitsu-brésilien ou de la lutte mon point fort (quand je ne me fait pas dérouiller et que les percussions ne sont pas autorisées) est ma grande polyvalence debout : je fais des clefs, je prends les doigts, j'utilise mes jambes, etc... Une fois au sol les choses se gâtent, soit on arrive au sol par un de mes étranglements, soit je suis perdu. La pratique historique préconise une percussion à la gorge si on est debout l'adversaire étant au sol, sinon c'est immobilisation des bras (?), étranglement ou doigts dans les yeux.
Ainsi je me demande aujourd'hui si les percussions sont si développées en free-fight ce n'est pas car le combat n'est pas si "libre" justement. Peut-on casser le bras de l'adversaire ? Ou le faire chuter très violemment ?
Car à l'époque la lutte comme l'escrime à un côté sérieux, ludique et sportif mais où on ne ménage pas son adversaire... J'ai lu aussi que le but en free-fight était de frapper son adversaire et de le conduire au sol pour l'immobiliser. Est-ce quelques chose de conditionner par la logique, le respect de son adversaire ou une convention ?(certaines conventions sportives sont parfois la logique d'une époque ou d'un contexte : ex parade / riposte en escrime).
Que feriez vous contre un tel adversaire, un spécialiste de la lutte libre debout ? Est-ce que l'efficacité des percussions à plusieurs reprises empêcherai l'efficacité de ce type de lutte ? Est finalement celle-ci qui serait soumis à une convention (venant de l'escrime) ?
Bref, est-ce que les percussions afin de rentrer en contact sont pertinentes et est-ce que accompagner son adversaires au sol c'est une solution de facilité ?
