Auteur Sujet: Histoire(s) de guerrier japonais, ou les réflexions d'un historien du Japon  (Lu 21015 fois)

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Bonjour à tous,

inaugurant un nouveau blog centré autour des guerriers japonais, essentiellement du l'époque d'Edo, je me permets de copier ci-dessous la majeure partie du premier article, dont le sujet est le bushidō. Je précise que, pour des raisons aussi bien pratiques que de protection de mon travail, je ne proposerai sans doute pas les articles à venir sur ce forum ; dans le même ordre d'idée, précisons aussi que je vous demande de ne pas copier l'article ci-dessous, partiellement ou intégralement (il est soumis aux droits d'auteur). Merci, et bonne lecture ! N'hésitez pas à me faire part de vos réflexions et commentaires sur ce forum, c'est surtout pour ça que je crée ce sujet (et un peu pour faire ma pub, avouons-le)



Commençons par un sujet un peu tarte à la crème, le bushidō 武士道, traduit habituellement par "la Voie du guerrier". Il s'agit d'un sujet aussi délicat à traiter qu'il est populaire. Plutôt que de me risquer à une composition personnelle, présentons, en guise d'introduction, une traduction du terme tel qu'il figure dans le Koku shi dai jiten, "Grand dictionnaire de l'histoire du Japon", une des plus importantes références dans le domaine de l'histoire japonaise.

"L'emploi généralisé du terme "bushidō", pour désigner les valeurs morales des guerriers, s'observe à partir de l'époque Meiji [1868-1912]. Durant le Moyen-Âge [1190-1600], était entre autres employé l'expression "usages de ceux maniant l'arc et les flèches" ; le terme "bushidō" apparut à l'époque pré-moderne [1600-1868]. Dans de nombreux cas, il était employé pour désigner les valeurs morales des guerriers, bushi 武士, en opposition avec le terme "shidō" 士道, littéralement "Voie du gentilhomme" [la différence entre les notions de shi et de bushi feront éventuellement l'objet d'un article ultérieur - de manière générale, dans le contexte japonais, ils renvoient tous deux au guerrier]. Ogyū Sorai, parlant du bushidō en tant que savoir archaïque de l'époque des provinces en guerre [1394-1573], a dit : "le monde connaissait uniquement le savoir nommé bushidō" (Sorai sensei tōmon sho). Le confucianiste de l'époque du bakumatsu [1854-1868] Saitō Setsudō a affirmé que les "maisonnées de guerriers à l'époque pré-moderne" connaissaient l'existence d'un "concept nommé bushidō" n'étant pas rattaché à la Voie des Saints, seijin no michi 聖人の道. La relation, à l'époque pré-moderne, entre shidō et bushidō est visible dans ces deux affirmations. Le Japon pré-moderne, marqué par la diffusion d'une éducation de nature confucianiste, vit la nette apparition d'un mouvement reprenant les codes moraux des guerriers formés durant l'époque des provinces en guerre, tout en les basant sur un fond confucianiste. Le résultat était présenté sous le terme de "shidō". Pour les défenseurs de ce shidō, le bushidō désignait le discours moral des guerriers de l'époque des provinces en guerre, c'est-à-dire un savoir archaïque et inutile. Bien que les notions de shidō et de bushidō apparaissent clairement opposées lorsqu'elles étaient discourues de manière précise, leur différenciation, lorsque employées au sein de la société japonaise pré-moderne, n'était pas toujours évidente. Avec la baisse d'autorité du confucianisme et, entre autres, l'aspiration vers des éléments guerriers de nature traditionnelle, la tendance consistant à nommer volontairement "bushidō" un discours tenant fondamentalement du shidō connut un essor graduel ; bien que ces deux termes soient des notions nées d'un même terrain rhétorique et comportant une importante base commune. La généralisation du terme "bushidō" à partir de l'époque Meiji hérita de cette tendance. L'œuvre représentative du discours sur le shidō est le Yamaga gorui 『山鹿語類』de Yamaga Sokō, guerrier à la fois confucianiste et spécialiste en Art militaire. Cet ouvrage comprend une importante partie consacrée à ce sujet, le Shidō hen 「士道篇」. L'illustration la plus aiguisée du discours sur le bushidō est le Hagakure, la partie principale des analectes de Yamamoto Tsunetomo, guerrier attaché aux Nabeshima. Dans cet ouvrage, Tsunetomo affirme que "la Voie du guerrier consiste en la mort". De manière générale, Sokō et le Hagakure sont tous deux cités lorsqu'il s'agit de considérer les caractéristiques des deux courants que sont le shidō et le bushidō, ainsi que les éléments constituant leur base commune.

Les seigneur de l'époque des provinces en guerre, marquée par une importante instabilité politique [cf. ge koku jō 下剋上], se devaient de posséder une tempérament solide basée sur une grande force d'esprit ; en comparaison, une fois les troubles civils apaisés et la paix revenue, nombreux furent les guerriers marqué par un tempérament d'administrateur civil plutôt que de combattant, et, tout en héritant de l'état d'esprit des dirigeant d'antan, à montrer davantage d'intérêt pour un confucianisme riche en considérations morales propres aux politiciens. Durant l'époque pré-moderne, l'enseignement du confucianisme n'était pas limité aux seuls guerriers, mais ce sont eux en particulier qui l'adoptèrent en tant que code moral, et qui considéraient "la Voie confucéenne comme étant égale à la Voie du guerrier [shidō]" (Nakae Tōju, Okina mondō, volume inférieur). C'est ainsi que prit forme le discours sur le shidō. Tous les guerriers, sans distinction de rang, étaient considérés comme des guides moraux du chemin pour réaliser la Voie dans le monde. De même, dans son Shidō hen, Sokō affirme que le guerrier doit tout d'abord "connaître son rôle imparti [shoku bun 職分]" ; selon Sokō, alors que le rôle imparti pour chacun des trois ordres [san min 三民, autrement dit les paysans, les artisans et les marchands] consiste à pourvoir aux besoins essentiels de la vie quotidienne, celui des guerriers correspond à prendre conscience de la Voie de l'Homme, en son application et à y guider les trois ordres, concrétisant ainsi la Voie humaine dans le monde. L'idéal guerrier pour Sokō correspond à une personne "d'une qualité d'un Homme de la Voie [daijōbu 大丈夫]" caractérisé par "une indépendance et une individualité de premier ordre". Il s'agit d'un homme n'étant pas influencé par ses émotions ou ses désirs, ayant une solide assurance de ce qu'est une vie guidée par la Voie, veillant à ce que ses moindres gestes respectent les manières justes (l'étiquette) ; un homme qui, au sein de la société guerrière, se démarque de tous et ne connait aucun égal sur le plan moral. Et parce que "de son apparence à ses gestes et paroles, rien n'est négligé mais extrêmement majestueux, il s'agit de l'état supérieur de l'homme" ; dans la vision idéaliste de Sokō, "tous se calquent sur le modèle [représenté par le guerrier parfait]". Le guerrier ne se contente pas de sublimer sa contenance par le biais de ses gestes et de ses paroles, il doit aussi illustrer en permanence, au sein de l'espace de vie quotidienne qu'est l'habitat, l'ordre de la Voie. Il en va de même pour les vertus internes, qui étaient considérées être développées par le maintien de cette juste contenance. L'importance accordée à l'étiquette au sein de la société du Japon pré-moderne contribuait certes à maintenir l'ordre social des classes en place, mais, dans la conscience des guerriers, à l'étiquette juste correspondait un guerrier caractérisé par une indépendance et une individualité hors pairs. Le confucianiste Saitō Setsudō affirmait : "les armures comprennent des couleurs évitant l'humiliation ; de la même manière, la personne se vêtant, telle une armure, de l'étiquette juste et de modestie, échappera à toute humiliation de la part d'autrui".

À l'opposé d'un discours sur le shidō insistant sur la prise de conscience et la réalisation de la Voie, le discours sur le bushidō, illustré de manière incisive par le Hagakure, met en avant l'acceptation de la mort, comme l'illustre sa phrase d'introduction. Dans le discours du shidō, les débats autour de la loyauté et de la rectitude correspondent, pour l'homme attaché à sa vie et ne pouvant renoncer à sa propre personne, à une préparation logique permettant de légitimer la préférence de la survie à la mort ; logique où la survie n'est possible que dans la mort même. Le Hagakure, quant à lui, envisage le "fait de mourir" comme étant égal à la poursuite d'une pureté ignorant toute notion d'individualité ; il ne s'agit pas uniquement de se jeter spontanément dans la mort à un moment donné, mais aussi, au quotidien, de "sans cesse vivre avec la mort à ses côtés" et, ce faisant, de concrétiser la forme véritable du service à son seigneur. La vision des relations vassaliques dans le discours du bushidō sont de nature extrêmement émotionnelle, au point que seigneur et vassal pouvaient être liés par un sentiment d'unité dépassant les notions de bien ou de mal. Le suicide du vassal à la mort de son seigneur, junshi 殉死, associé à l'amour entre hommes et méprisé par Sokō, est accepté par le Hagakure. L'emphase du sacrifice ne se limite pas aux relations vassaliques, mais s'applique aussi, par exemple, à la manière de pratiquer un duel : ne pas abandonner le combat avant d'être piétiné et découpé en morceaux, afin de ne pas connaître la honte de l'abondon. Il s'agit là d'une argumentation mettant en valeur un comportement totalement dénué de retenue et de doute. L'"acte de mourir" exacerbé par le Hagakure ne s'applique pas simplement envers le seigneur, il est aussi synonyme d'une poursuite d'un état d'esprit noble surpassant l'attachement à sa propre vie. Et si le discours sur le shidō affirme lui aussi la nécessité de sans cesse "avoir la mort à l'esprit", c'est parce que l'homme, ne sachant quand sa vie s'éteindra, doit penser à son décès prochain et profiter de chaque instant afin de vivre selon la Voie de l'Homme. Cette interprétation n'est pas de même nature que la notion d'"acte de mourir" développée dans le Hagakure. Et alors que le shidō présente une solennité amenant l'ascendant spirituel sur autrui, le bushidō met en avant une force stoïque. Cependant, si le premier est décrit comme étant le fruit d'un éveil à la Voie et d'une juste contenance, dans le Hagakure, cette force intrinsèque, qui n'est diffère de la simple puissance musculaire, provient d'une dévotion totale au concept d'acceptation de la mort. En général, les guerriers avaient pour principe de ne pas se laisser distancer par leurs pairs. Dans le Go rin no sho, ouvrage attribué à Miyamoto Musashi, le guerrier est décrit comme "ayant pour principe d'être le meilleur quelque soit le domaine" ; de même, dans le Budō shoshin shū de Daidōji Yūzan, celui-ci affirme que "l'homme digne d'un guerrier se doit d'avoir intériorisé le principe inhérent au caractère "victoire", shō 勝". Cependant, comme il est observable à travers les affirmations "obtenir la victoire sur soi amène obligatoirement la victoire sur autrui" (Hayashi Razan, San toku shō) et "vaincre signifie l'emporter sur ses pairs ; l'emporter sur ses pairs signifie se vaincre soi-même" (Hagakure), la victoire sur autrui était considérée n'être atteignable que pour celui l'ayant emporté sur sa propre personne (la "conquête sur soi-même", kokki 克己). Dans leurs relations réciproques, les guerriers tenaient pour idéal un mode de vie quotidien marqué par une compétition permanente, où ils rivalisaient entre eux de celui qui maintiendrait l'état d'esprit le plus noble possible. C'est à ce niveau là qu'entre en relation l'importance qu'ils accordaient aux concepts de honte et de renommée.


Ce poids accordé à la renommée et à la honte n'était pas synonyme d'une vie soumise à l'opinion des autres guerriers ; partant du postulat que les critères de jugement de chacun étaient équivalents, il signifiait une attention portée à la non réalisation d'actions considérées comme inappropriées. Pour être digne de ce nom, un guerrier devait poursuivre la renommée et s'appliquer à ne pas ternir son nom. Être mentalement inférieur à autrui équivalait à perdre son statut au sein de la société guerrière, et représentait un échec en tant que guerrier. Que ce soit dans le shidō ou le bushidō, la mise en avant, chacun à leur manière, d'une force visant à dominer l'autre illustre l'importance qu'avait, dans la société guerrière du Japon pré-moderne, l'affirmation de sa personne en tant que guerrier individuel faisant face à ses pairs. Si, du point de vue de la société, le guerrier vivait au sein de l'ordre représenté par les relations entre vassal et seigneur, il ne faut pas oublier que, en tant qu'individu, le guerrier puisait sa force d'esprit dans l'affirmation de sa personne. Cette conscience de l'individualité en tant que guerrier s'illustra encore davantage durant la période du bakumatsu, comme le montrent les affirmations suivantes : "Le guerrier tient en haute estime l'indépendance et la confiance en soi", "Même les événements retentissants, phénoménaux et extraordinaires sont l'œuvre d'une seule personne" (Genshiroku), "L'Homme de la Voie se doit d'être indépendant" (Yoshida Shōin, Kōmō yodan) ; les termes de "responsabilité personnelle" et de "noblesse individuelle" étaient sans cesse mis en avant et commentés. En outre, cette prise de conscience de l'individualité en tant que guerrier trouva sa prolongation dans l'esprit d'indépendance caractérisant l'époque allant de la période du bakumatsu à celle de Meiji. Bien que la réflexion à propos d'une indépendance basée sur la notion de droits de l'Homme, promulguée par Fukuzawa Yukichi et consorts, était de nature différente de l'indépendance guerrière, les notions de "tempérament", de "personnalité" et de "force de caractère" associées à cette nouvelle interprétation de l'indépendance étaient présentées comme héritières de la force d'esprit guerrière ; ce qu'illustre l'affirmation suivante de Fukuzawa Yukichi : "il n'est pas erroné, pour les guerriers actuels se voulant indépendants, de prendre modèle sur l'indépendance guerrière des temps anciens" (Fuku ō hyaku wa). À l'image de la description qu'en fait Nitobe Inazō dans son ouvrage Bushidō (parut à l'origine en anglais sous le titre de BUSHIDO, en 1899), le bushidō de l'époque Meiji s'articule autour d'une argumentation de type shidō. Cependant, l'aspect qui fut le plus particulièrement mis en avant est l'adaptation de ce discours, apparu à l'origine au sein des relations vassaliques de type féodal, en une moralité citoyenne au centre de laquelle se situe l'empereur ; ce bushidō, présenté par Ino.ue Tetsujirō et consorts, inclut alors en son centre cette soi-disant morale nationale.


                                                                          ---------------------------------- Commentaires ----------------------------------


Précisons tout d'abord que le style un rien alambiqué et relativement pesant de cette définition est essentiellement dû à la prose japonaise elle-même, académiquement lourde au possible. Et, dans une moindre mesure, au peu de temps (relatif, quelques grosses dizaines de minutes tout de même) passé à travailler sur la traduction.

La traduction justement. Il s'agit d'unedéfinition parmi d'autres, il ne faut donc pas la prendre pour vérité absolue (pour autant que cela existe en histoire, surtout intellectuelle). Par exemple, concernant les points sujets à controverse, on pourra citer la place du confucianisme durant le Japon pré-moderne (influence majeure ? large diffusion ? base de l'éducation ? : des sujets réexaminés par les historiens japonais ces dernières années), ou encore la pertinence de citer le Hagakure comme modèle d'un bushidō marqué par la période des provinces en guerre, malgré sa diffusion extrêmement confidentielle durant l'époque d'Edo (cf., entre autres, cet article en japonais), surtout face au discours d'un Yamaga Sokō dont les textes et les idées furent, eux, largement répandus.

Bref, s'il y a de quoi couper les cheveux en quatre pendant des heures, cette définition à surtout le mérite de proposer une vision globale, mais néanmoins plus riche et plus précise ("juste", oserais-je dire) que celles existantes déjà en français (et en anglais), du concept de bushidō.[size=9][/size]

P.S. : l'article original indique les mots japonais et les titres d'ouvrages en italique ; ce n'est pas le cas systématiquement ci-dessus car il faudrait tout éditer à la main, et vu la taille du pavé...
« Modifié: février 13, 2013, 14:59:50 pm par florent »

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Re : Une définition du bushidô selon le "Koku shi dai jiten"
« Réponse #1 le: octobre 05, 2012, 09:45:03 am »
Merci pour cet article qui permet de clarifier ce concept, cet ideal rependu dans la culture martiale.
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Re : Une définition du bushidô selon le "Koku shi dai jiten"
« Réponse #2 le: octobre 05, 2012, 09:50:58 am »
Je ne sais pas si ça clarifie grand chose du point de vue "élément culturel des arts martiaux", surtout modernes (20e siècle) ; mais en tout cas, par cet article, et ce blog en général, je cherche surtout à ne pas tomber dans le piège des "je pense que" et autres assertions arbitraires. La réflexion, c'est nécessaire bien sûr, mais uniquement sur des bases solides. Comme le disaient de nombreux érudits de l'époque d'Edo : "La réflexion sans savoir est dangereuse ; le savoir sans réflexion, inutile" :)

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Re : Une définition du bushidô selon le "Koku shi dai jiten"
« Réponse #3 le: octobre 05, 2012, 10:01:08 am »
Voila un precepte interessant.
Je suis sur que tu va nous en apprendre encore beaucoup de la philosophie japonaise.

Demarrant cette saison sur un ton tres taoiste, je suis curieux de savoir ce qu'il en est de l'influence du taoisme au japon en general et reellement dans l'aikido en particulier.
Si tu peux m'apporter des elements interessants...
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Re : Une définition du bushidô selon le "Koku shi dai jiten"
« Réponse #4 le: octobre 05, 2012, 10:08:39 am »
Hmmm, je suis bien plus versé en confucianisme qu'en taoïsme ou bouddhisme. Mes notions principales de taoïsme viennent de mes lectures sur la pensée chinoise, dont le très bon bouquin d'introduction de Anne Cheng, "Histoire de la pensée chinoise". Peut-être le connais-tu ?
Malheureusement, je suis très limité pour le Japon à ce sujet. Il y a bien des éléments ésotériques de type taoïste dans l'Art militaire japonais, surtout avant l'époque d'Edo, mais je n'en ai encore que de très vagues notions. Quoique, dans une plus large approche, la très grande influence de la stratégie chinoise (notamment Sun tzu) sur celle du Japon est significative si l'on prend on compte le fait que le taoïsme fut une grande source d'inspiration pour les théoriciens militaires chinois de l'Antiquité.

Quoiqu'il en soit, il est possible que j'aborde légèrement ce sujet dans un article futur, mais sans doute pas tout de suite^^.

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Re : Une définition du bushidô selon le "Koku shi dai jiten"
« Réponse #5 le: octobre 05, 2012, 10:45:02 am »
Il y a plusieurs annees j'avais lu un bouquin sur l'aikido ecrit par un francais (alian peyrache). Il parlais des influences shinto, bouddhistes et taoistes que Morihei Ueshiba avaient eu pour la creation de l'aikido.
Je suis maintenant debutant en taichi chuan (art on ne peut plus taoiste) et je vois deja des conceptions communes ou voisines avec l'aikido qui me semblent taoistes.
Je me demande si Ueshiba a eu une influence (directe ou indirecte) du taichi chuan ou si ces resseblances sont un hasard, ou si une pensee taoiste cree la meme chose a deux endroits differents.

L'ideogramme do (de aikido,judo, etc) est taoiste puisque do et tao s'ecrivent pareil.
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Re : Une définition du bushidô selon le "Koku shi dai jiten"
« Réponse #6 le: octobre 05, 2012, 11:01:08 am »
Ah oui, le "Guide didactique du pratique d'Aikidô", ou un truc du genre. Je l'ai chez moi en Belgique :p.

Effectivement, la philosophie mise en avant par le fondateur de l'aikidô a des relents très taoïste, pour le peu que j'en sache.

Quant aux sens des caractères et aux assomptions qu'on peut en tirer, il faut être prudent ! Un caractère n'est ni taoïste ni autre chose, il a un sens, ou plutôt des sens (qui varient selon les lieux et l'époque). Après, certains caractères se sont effectivement vu associés à des domaines particulier, mais cela ne veut pas forcément dire que c'est de ce domaine que provient le caractère ! Je doute que 道 soit exclusivement de nature taoïste ; ce serait plutôt le taoïsme qui s'est construit, entre autres, autour de cette notion ésotérique de "Voie" associée au caractère sans doute bien auparavant...

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Re : Une définition du bushidô selon le "Koku shi dai jiten"
« Réponse #7 le: octobre 07, 2012, 01:16:04 am »
Merci pour cet article et pour le partage de ces connaissances ! 

Cependant, je n'ai vraiment pas tout compris, peut être suis-je trop jeune (18 ans) ? Ou pas assez sage? En tout cas pour moi ce n'est pas un article qu'on peut comprendre avec une seule lecture, la façon dont c'est écrit et ,certes précise, mais complexe.

Je reviendrais donc dessus plus tard !  :)
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Re : Une définition du bushidô selon le "Koku shi dai jiten"
« Réponse #8 le: octobre 07, 2012, 09:51:18 am »
l'article est pas mal, je pense cependant qu'a été occulté toute la partie "influence du shintô et du boudisme zen" qui selon moi est relativement important dans la notion de bushido
je suis aussi d'accord avec toi sur le rôle du Hagakure sur le terme, bien que les idées de sont contenu soit commune à beaucoup de guerrier de l'époque, de mémoire il ne fut diffusé qu'en première partie du XXe siecle.

par contre je pense qu'il s'agit d'un défaut de traduction, les noms des périodes ont été modifié, c'est plus difficile à situer dans le temps par rapport au nom officiel

les mots sont inutiles...

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Re : Une définition du bushidô selon le "Koku shi dai jiten"
« Réponse #9 le: octobre 07, 2012, 14:21:40 pm »
@Samourai du Crépuscule : effectivement, c'est pas hyper accessible comme définition, j'en conviens. Mais il s'agit d'une source essentiellement dédiée aux historiens, ceci expliquant cela. Si jamais tu as besoin de quelques explications supplémentaires, n'hésite pas à poser une question ici ou sur le blog ! Quant à la suite du programme, il ne sera pas toujours aussi lourdeau, rassure-toi ;)

@psyco_mantis : non, elle n'est pas occultée en tant que telle, elle est simplement pas mentionnée car ce serait passer du statut de "définition" à celui d'"analyse". L'article n'a pour seule ambition de présenter le concept de façon globale, et non pas de l'analyser en profondeur. Par exemple, bien qu'il cite le confucianisme, il n'en propose pas de définition supplémentaire. Autrement dit, même s'il aurait été possible de parler du bouddhisme dans l'article, ça aurait sans doute tiré la définition en longueur, sans la rendre réellement plus pertinente. Quoiqu'il en soit, tu n'as pas tord dans le fond ;)
Quant au nom des périodes, figure-toi qu'il s'agit des appellations officielles. Époque des provinces en guerre et non pas "sengoku", époque pré-moderne = époque d'Edo = époque Tokugawa (les trois son valides). Il n'y a que pour celle du "bakumatsu" que je ne suis pas sûr de moi, n'était pas du tout versé dans la littérature académique traitant de cette période de l'histoire. Après, je suis d'accord pour dire que la plupart des amateurs (sans être péjoratif) emploieront "sengoku" et non pas "provinces en guerre". Soit. Pour ma part, étant moi-même dans le bain, je suis les normes académiques... tout en indiquant entre parenthèse les dates concernées pour éviter toute incompréhension ;)

 


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