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Wai Khru» ou «Ram Muay»
« le: février 02, 2013, 14:25:14 pm »
Les pratiquants de Muaythaï ont coutume d’employer indifféremment les termes «Wai Khru» ou «Ram Muay» pour désigner les rituels d’avant combat. Malheureusement, pour beaucoup d’entre eux, la différence entre ces deux termes n’est pas précise.
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Le Wai Khru : rendre hommage à la connaissance transmise
Nous commençons par le Wai Khru qui est la première partie du rituel qu’exécute le Nak Muay en montant sur le ring.
Une grande partie du vocabulaire thaïlandais provient du sanskrit, langue littéraire de l’Inde ancienne. Le terme «Wai Khru» n’y fait pas exception.
Le Wai Khru vient littéralement de: Wai: hommage, salutation; et Khru : maître, professeur, mentor.

Initialement, il reflète la reconnaissance de tous les boxeurs envers leurs parents, entraîneurs et toutes les personnes qu’ils respectent. Le Nak Muay rend non seulement hommage à son maître, mais aussi à tout ceux qui détiennent la connaissance de la discipline.

Le Wai Khru commence après être monté sur le ring. Lorsque le boxeur effectue le tour du ring en s’inclinant respectueusement et en touchant trois fois les quatre coins, il rend hommage à son maître et à ses parents (un coup de poing pour chacune des personnes, ou si les parents comptent pour une entité, le dernier coup symbolise le public venu le voir combattre).

Historiquement, la raison pour laquelle le combattant faisait le tour du ring avant le combat, résidait dans une explication quelque peu ésotérique.

En fait, le ring étant considéré comme un endroit dangereux, le combattant allait donc répandre son corps éthérique (aura) sur l’ensemble de la surface de combat afin de mieux l’apprivoiser voir de se l’approprier. En faisant cela, le combattant se livrait donc à une sorte de «reconnaissance du terrain».

Par ce rituel, aucun endroit du ring ne deviendrait un refuge pour son adversaire.
Il est étonnant de constater que l’on retrouve aujourd’hui une très forte analogie entre ces gestes et les habitudes inconscientes que beaucoup d’être humains observent dans leur vie de tous les jours ( par exemple : lorsque l’on est amené à aller pour la première dans un endroit type restaurant, cinéma etc.. et que l’expérience de ce lieu est mémorisée comme positive, il y a de fortes chances pour que l’on se positionne à la même place si l’on est a mené à revenir sur ces lieux). La même attitude se retrouve dans le règne animal, ou les animaux font souvent un tour de reconnaissance sur le terrain avant de se coucher.

Auparavant le vainqueur exécutait de nouveau un Wai Khru à la fin du combat pour démontrer sa joie. De nos jours, cela ne se fait plus.

Agenouillé au centre du ring pour la deuxième partie du Wai Khru, le Nak Muay rendait hommage aux «anciens» en s’inclinant vers le sol et au roi en regardant vers le ciel.

Aujourd’hui, on peut affirmer que pour la plupart des Nak Muay la signification historique de ces gestes à disparue. Ces gestes sont d’avantage exécutés par mimétisme.
Il n’existe aucune signification religieuse à ces gestes.

Malgré la position accroupie et mains jointes du boxeur, il n'y a rien de religieux en cela.
C'est un rite en hommage à ceux ou celui qui enseignent, une marque de respect. C’est pourquoi, le terme Wai Khru doit être traduit par «salutation au maître» et non par «prière».

Le Wai Khru se termine lorsque le boxeur se relève du centre du ring.
C’est alors qu’il commence son Ram Muay.

Le Ram Muay : hommage au public
Le Ram Muay provient de : Ram : danse ; et Muay : boxe.

Enseigné uniquement aux combattants, il est assimilable à une « danse » qui par son symbolisme fait appel à une ou plusieurs figures légendaires particulières (par exemple Hanuman) du Ramakien, ou histoire de Rama, et aux différents éléments constituant la terre. A l’origine, il était propre à chaque camp, reconnaissable par le Yang Sam Khoum : (déplacement en 3 pas qui marquait le style et donc la région d'où provenait le boxeur : Lopbury, Korat, Chaiya, Nakorn...). C’est la raison pour laquelle on pouvait à l’époque, déterminer la provenance du Nak Muay à la seule vue de son Ram Muay.
Si deux boxeurs exécutaient le même Ram Muay cela signifiait que c’était donc le même maître qui leur avait enseigné les techniques de la boxe et ses rituels.

Cette «chorégraphie», symbolisait également la fraternité qui liait les coéquipiers entre eux. De nos jours, chaque club n’a plus son propre Ram Muay, c’est pourquoi on trouve dans le même camp ou club plusieurs boxeurs doté d’un Ram Muay différent. Il subsiste donc encore de nos jours certaines formes de Ram Muay encore très populaires comme la danse de l’oiseau ou vol du cygne (effectué de nombreuses années par le très réputé KRONGSAK) où les mouvements des bras évoquent ceux des ailes de l’oiseau, la danse du pécheur : analogie avec le filet lors d’un mouvement circulaire des deux mains, la danse du chasseur avec l’arc (les mouvements évoquent un chasseur visant sa cible, tendant un arc…) ou avec le sabre (comme celui de Cédric MULLER) ou encore la danse d’Hanuman (effectué pendant plusieurs années par Fabrice PAYEN). Le Yang Sam Khoum, que le boxeur exécute 3 fois, lui permet de se tourner vers les 4 coins cardinaux et aussi d’aller saluer la partie du public se trouvant de chaque côté du ring.

Lors du Wai Khru et du Ram Muay, le Nak Muay porte un Mongkon. Ce « serre-tête » de coton filé représente la connaissance, le savoir-faire des anciens (couronne sacré). Dans le passé, chaque club avait son propre Mongkon ainsi on connaissait directement la provenance du Nak Muay grâce au Mongkon.

En théorie, le Mongkon est la propriété du club, du camp. Normalement, le boxeur ne doit pas le toucher, il lui est mis et retiré par son entraîneur. Cela permet de rappeler au boxeur qu’il combat avant tout pour le club, qu’il représente son club avant sa propre personne.

Chaque « danse » est accompagnée d’une musique nommé Pi muay ou Wong Pi Klawng ou encore plus populairement la « country ». Le mot "pi" signifie "flûte, hautbois". C’est l'un des 3 ou 4 instruments utilisés. Voici les autres instruments utilisés lors du Pi muay :
- Pee Chawa (Pi java) : hautbois javanais,
- Ching : petites cymbales et
- Klawng Kheik : 1 ou 2 tambours.

Après le combat, le boxeur finit le cérémonial par une salutation à son adversaire, aux juges et arbitres pour leur démontrer son respect, puis au public pour le remercier d'assister à son combat.
L'utilité de ces rituels est de conserver les traditions propres à l’histoire de la discipline.
C'est un rappel de la manière dont se pratiquait autrefois le Muaythaï non pas en sport pugilistique mais en tant qu'art martial (pahuyuth).


De nos jours, même si le cérémonial a perdu une partie de sa symbolique (l’aspect salutation au maître, appelle à une figure légendaire…), il reste un archétype de la discipline louant des valeurs telles que le courage, le respect, la concentration…
C'est d'autant plus vrai que les règlements des Fédérations (Mondiales, continentales ou nationales) le Wai Khru est rendu obligatoire avant chaque combat.

Alors Messieurs les dirigeants des Fédérations : à quand l’obligation également d’effectuer le Ram Muay avant chaque combat  ???



Chaque « danse » est accompagnée d’une musique nommé Pi muay
« Modifié: février 02, 2013, 14:39:52 pm par jomtien »
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Wai Khru» ou «Ram Muay»
« le: février 02, 2013, 14:25:14 pm »
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