"Extrait des mémoires Martiales de Daniel Dessalces"
Patrick Brizon était un homme hors du commun , tant par sa gentillesse que sa forte personnalité et son charisme. Précurseur de la boxe thaï en France , premier français Champion Europe dont il conquit le titre en 1979 le 25 février a Amsterdam face au robuste Hollandais Ron Kyut. Ceinture noire 4 em dan de karaté, pratiquant le Tai Chi Patrick Brizon n'était pas un homme comme les autres, indomptable et impitoyable, passionné et passionnant, il restera a jamais gravé dans nos mémoires.
c ‘est en 1975 qu'il découvre le Muay thaï lors d'un séjour au Japon.
C le coup de foudre, il décide de changer son kimono pour le short et suit l'enseignement du
légendaire maitre Kurosaki au Mejiro Gym de Tokyo. Il souffre car l'entrainement est extrêmement éprouvant mais il tient bon. Bien préparé et avec un mental d'acier, il enchaine victoire sur victoire face a de redoutables combattants japonais expérimentés. de retour en France, il ouvre une section dans sa région natale, a Clermont fd ou se tassent de nombreux pratiquants.
Il est invité partout et formera une pléiade de boxeurs chevronnés tels que son ami d'enfance Daniel Dessalces Dan, Josselyn Faye, Gérard Dimier, Didier Leborgne , Patrick Sandouly . Cependant tout en continuant la compétition,
un mal le guette. son entourage lui conseille de freiner son entrainement en raison de sa santé fragilisée. Il décide donc de raccrocher les gants et ce pendant 3 ans Toutefois la tentation était trop forte et en 1982, il remonte sur le ring, a Bangkok, ou il sera battu . Qu'importe, il continue dans sa lancée mais pas a pas la maladie commence a prendre le dessus. Il perdra le titre de Champion de France des poids moyen.
Plus que jamais, il s'adonne au muay thai.
Aveugle et passionné, il ne résiste pas a la joie que lui procure ce sport dans lequel il se sent lui même.
Novembre 1982 , a l’Age de 31 ans , au cours d'un footing, il est pris d'un malaise , tombe et ne se relèvera jamais.
Il disparait en laissant un énorme héritage. Patrick Brizon, le conquérant est parti mais il nous a conquis et il reste le Chef d'une famille et c'est bon de l'imiter.
Il avait l'étoffe des héros. On ne dira jamais assez que le passé engendre le présent. il est important de ne pas l'oublier quand cela concerne un homme comme
Patrick Brizon le pionnier de la Boxe thaïlandaise en France. Il est certain que les destins se finissent trop tôt et souvent très mal.
Départ vers la gloire : né en 1951, c'est 12 ans plus tard que Patrick s'intéresse aux sports de combat; le judo pour commencer après une halte au viet vo dao. C'est a 19 ans que Paris lui permet de faire connaissance avec le karaté
sankukai. Il obtiendra un 4eme Dan suite a un stage avec maitre Nanbu Yoshinao ce qui engendra plus tard l'ouverture de son club clermontois, réunissant 250 participant. Mais il cherche quelque chose d'autre et il le trouvera ailleurs qu'en France.
Le déclic se produit a la vue d'une enseigne dans les rues de Tokyo, du club de Kick Boxing japonais le Mejiro Gym.
Comme quoi , il y a des hazrds heureux hasards heureux!
L'année suivant le Japon l'attend de pied ferme pour un stage de Champion par des Champions. Fujiwara et Shima. Pari gagné puisqu'il sera le seul européen a avoir pu tenir jusqu'au bout de ce stage de résistance . Le pionnier, cette fois , croit en lui après cette épreuve et veut qu'on y croit aussi .
Encore un valeureux pari, 7000 personnes et 5 chaines de télévision ont compris et se rendent a Tokyo pour voir Patrick Brizon remporter un combat par KO a la 1ere reprise devant un Champion Japonais qui n’en revient pas. Alors quoi de plus ?...sinon faire partager cette découverte aux français.
Débuts difficiles, la boxe thaïlandaise est encore méconnue dans notre pays en cette fin des années 1970 (pour ne pas dire inconnue).
Les boxeurs français clandestins se rendent en cachette en Hollande pour pouvoir boxer, a la guerre comme a la guerre. Que les pratiquants de boxe thaï prennent conscience de leur bonheur de pouvoir se rendre aujourd’hui librement a l’entrainement.
La Hollande, jusqu’en 1979 , sera le siège presque permanent des boxeurs ou Patrick combat face a Koban puis contre le japonais , 5 eme mondial devant lequel il s’incline de très peu.
Alors comme si le train marchait trop bien, le signal d’alarme se déclenche . Le train ralentit mais ne s’arrête pas. Patrick subit une 4 eme alerte cardiaque, il sait qu’il est en danger mais pas question d’être aiguillé sur une voie de garage. Il veut continuer le trajet a grande vitesse.
La dernière gare sera celle d’Amsterdam, le 25 février 1979 , Patrick deviendra Champion d’Europe en battant le chakuriki Ron KUYT. Mais le mal veille et la maladie n’est pas prête d’arrêter le combat , elle a juste pris un peu de recul. Alors devant l’assistance de ses proches et de son Président Ph Labille, il raccroche provisoirement les gants.
Il ne s’en servira que pour transmettre son savoir a ceux qui partagent sa passion . Il va enseigner durant 3 ans.
Son excellente pédagogie sera même récompensée par un diplôme d’état.
Mais Patrick renonce à croire que le train est définitivement a l’arrêt. Il se sent bien physiquement, l’entrainement ne lui suffit plus. Alors, la nouvelle étape fut Bangkok en 1982. L’année de tous les dangers…il sera battu par Somshai, Champion de Thaïlande de Muay thaï et Champion d’Asie de boxe anglaise. Ensuite lors de sa participation aux Championnats de France des poids moyens , il devra laisser la victoire.
Mais le combat de la vie continue avec in adversaire autrement plus redoutable que tous les combattants du ring qui auraient pu le défier.
C’est malheureusement ce mal qui le ronge qui va gagner en novembre 1982.
Au cours d’un footing avec les Volcans d’Auvergne comme terrain d’action, Patrick Brizon décède, victime d’un arrêt cardiaque. Il avait été compté mais ne s’estimait pas KO. Il préparait son prochain combat qui devait avoir lieu en décembre de la même année.
Il y a des adversaires qu’ ‘on ne peut battre…Aujourd’hui, nous , passionnés de Muay thai , sommes tous ses héritiers, fils spirituels. Patrick a passé le flambeau …
En Auvergne, d’ou il était originaire, Daniel Dessalces Dan (moi en l’occurrence) a entretenu la flamme et fait durer le rêve.
Je rends honneur (comme tous les pratiquants d’aujourd’hui) à l’héritage laissé par le plus thaïlandais des français .
Le train cette fois ne s’arrêtera plus . Ce sont les passagers qui, inspirés par Patrick, qui ont pris les commandes.
Merci Patrick…