Voir l'article Wikimartial sur le Katana (en construction)Voir les recommandations et évaluations de katanasSymbole de la caste des samouraïs, le
katana (刀, katana?) est un sabre (arme blanche courbe à un seul tranchant) de plus de 60 cm. Il est porté glissé dans la ceinture, tranchant dirigé vers le haut (vers le bas si le porteur est un cavalier). Porté avec un wakizashi, ils forment le daisho. Certaines périodes de l'histoire japonaise étant plus calmes, le katana avait plus un rôle d'apparat que d'arme réelle. Le
katana est une arme de taille (dont on utilise le tranchant) et d'estoc (dont on utilise la pointe).
Par extension, le terme katana sert souvent à désigner l'ensemble des sabres japonais (Tachi, uchigatana etc.)
Sa production dépasse celle du tachi pendant l'ère Muromachi (après 1392).
DescriptionLe
katana a une taille supérieure à 60 cm mais peut varier selon les périodes et techniques de guerre. Il se manie généralement à deux mains, mais certaines techniques, comme la célèbre technique à deux sabres de Musashi Miyamoto, ou des techniques impliquant l'utilisation du fourreau, supposent le maniement à une main. Sa poignée (tsuka), suivant le climat politique, variait entre la largeur de deux ou trois mains. La tsuka se termine par une garde (tsuba) qui protège la main. Le poids d'un katana standard varie de 800 grammes à 1 300 grammes.
PartiesLa lame ainsi que la poignée comportent plusieurs parties qui ont chacune leur nom ; ceci marque l'importance que la culture japonaise accorde au sabre.
* tsuka : poignée ; son cœur est constitué de deux coques de bois de magnolia.
o kashira, ou tsukagashira : décoration au bout du pommeau ;
o menuki : broche d'ornement sur la poignée, elle aide également à la saisie ; elle n'est pas posée au même niveau sur la face omote que sur la face ura ;
o mekugi : goupille de bambou qui fixe la lame à la tsuka ; la soie (nakago) de la lame et la tsuka sont percées, et le mekugi les traverse de part en part ;
o same kawa : peau de requin ou de raie pastenague qui recouvre le bois de la tsuka ; cette peau (contenant de la silice) collée autour ou sur chaque flanc de la poignée servait notamment à l'extrême rigidité de celle-ci ;
o tsuka ito ou tsuka maki : laçage de tresse spéciale en soie ou coton, ou encore de cuir autour de la poignée, permettant une meilleure préhension et de maintenir les deux coques constituant la tsuka.
* tsuba : garde ;
* sepa : parties métalliques entre le tsuba et la lame, guidant la soie (nakago) lors de son insertion dans la tsuka ;
* habaki : pièce métallique située à la base de la lame ; elle sert à « verrouiller » le sabre dans le fourreau (saya), à éviter qu'il ne tombe ; pour dégainer, l'escrimeur pousse sur la garde (tsuba) avec le pouce pour faire sortir le habaki du saya et pouvoir tirer la lame ;
* lame
o nakago : soie, partie insérée dans la tsuka et percée d'un ou deux mekugiana (trou permettant le passage du mekugi) ;
+ hitoe : dos de la soie ;
+ yasurime : traits de lime organisés sur la soie, varient selon les écoles;
+ mei : signature gravée dans la soie identifiant le forgeron
o mune machi : décrochement sur le dos de la lame, marquant le début du dos de la soie (hitoe) ;
o mune : dos de la lame ;
o bohi : gouttière ou gorge, permettant d'alléger la lame
o yakiba : partie trempée de la lame, formant la ligne de trempe, (hamon). Présente différentes formes : vagues, boîtes, etc
o hassaki : tranchant de la lame ;
o shinogiji : partie parallèle des flancs, verticale lorsque le sabre est porté à la ceinture ou bien en garde ;
o arêtes : la partie parallèle des flancs de la lame (shinogiji) a une certaine épaisseur ; la lame s'affine vers la pointe (kissaki) et vers le tranchant (hassaki), la transition de la partie parallèle et les parties s'affinant forment trois arêtes qui se rencontrent en un point nommé mitsukado ;
+ shinogi : arête latérale de la lame
+ yokote : arête séparant la pointe (kissaki) du reste de la lame
+ koshinogi
o mono-uchi : les 9 cm à partir du yokote ; c'est principalement avec cette partie que sont effectuées les coupes
o kissaki : pointe biseautée ; elle est séparée du reste de la lame par une arrête, le yokote
o sashi omote : lorsque le sabre est porté à la ceinture (sur le flanc gauche, courbure vers le haut), c'est la partie présentée au public (omote), la partie côté extérieur ; lorsque le guerrier est en garde (kamae), c'est le flanc gauche de la lame ;
c'est également ce côté qui est présenté lorsque la lame est sur un présentoir ;
o sashi ura : lorsque le sabre est porté à la ceinture, c'est la partie cachée (ura) ; lorsque le guerrier est en garde (kamae), c'est le flanc droit de la lame ;
* saya : fourreau ; il est fait de bois de magnolia qui, bien séché, est absorbeur d'humidité, limitant l'oxydation des lames ; il est recouvert de laque traditionnelle (22 couches) d'aspect lisse ou granulé à motif avec ou sans incrustation ; celle-ci avait deux vertus : rendre étanche l'ensemble sabre fourreau, et rigidifier le fourreau fait de magnolia fragile ;
o sageo : cordelette sur le fourreau.
o shito-dome bosse sur le fourreau, au niveau de la sageo
PrésentationLorsque le katana est sur son présentoir, il est placé :
* dans son fourreau (saya) ;
* tranchant vers le haut ;
* face publique (omote) visible.
* à gauche de soi
Le plus souvent, seule la « monture » du sabre est exposée ainsi (tsuka, tsuba et saya, maintenus ensemble par une lame en bois). En effet la lame est souvent rangée dans une monture de protection hermétique en bois blanc dite de shirasaya (qui ne sont pas destinées au combat).
En temps de paix, le katana se pose sur le présentoir, la tsuka côté gauche, alors qu'en temps de guerre, la tsuka est à droite, ceci afin de permettre une sortie plus rapide du katana en cas de danger.
Célèbres fabricants * Amakuni (qui forgea le premier katana, vers 700 ap. J.-C.)
* Munechika
* Rai Kunitoshi
* Rai Kunimitsu
* Soshu Masamune
* Soshu Sadamune
* Muramasa Sengo
* Inoue Shinkai
* Gassan Sadakazu
* Yosozaemon Sukesada
* Yamato Kaneuji
* Bizen Saburo Kunimune
* Etchu Norishige
* Go Yoshihiro
* Magoroku Kanemoto
* Sadatoshi Gassan
* Kotetsu Nagasone
* Masamune
* Ame Datenshi
Dans les arts martiauxPour l'entraînement au katana, on utilise cinq types de sabre d'entraînement :
* le iaitō (居合刀), réplique en métal (un alliage d'aluminium et de zinc), non tranchante, d'un katana; cette déclinaison du sabre japonais est l'outil d'entraînement de prédilection des pratiquants de iaidō (居合道).
* le bokken (木剣), sabre en bois rigide ; c'est une arme en soi (le célèbre samouraï Musashi Miyamoto a remporté son fameux duel contre Kojirō Sasaki avec un bokken improvisé en taillant une rame de la barque qui l'emmenait sur le lieu du duel). Il est utilisé par les pratiquants de iaidō pour des combats, et par les pratiquants d'aïkido et de kendo dans des katas.
* le suburitō, sabre en bois rigide et lourd, destiné à s'entraîner aux coupes dans le vide (suburi) en se musclant ;
* le shinai (竹刀), formé par des lamelles de bambou maintenues par une gaine de cuir; ce sabre permet de porter des frappes réelles sans danger, moyennant des protections corporelles, et est utilisé par les pratiquants du kendo (剣道).
* le shinken, qui est un katana authentique et aiguisé; il est utilisé principalement pour les coupes, comme dans le batto do et le tame shigiri, contre des cibles constituées de tatamis ou de nattes de pailles roulées. Les hauts gradés (5e dan ou plus) en kenjutsu et en iaidō les utilisent pour passer des examens ou certains katas.
Il existe aussi maintenant des katana en matériaux modernes souples et flexibles permettant de porter des assauts plus virulents sans danger, utilisés en sport chanbara.
CinémaLe katana tient une place non négligeable dans le septième art, japonais, bien sûr, mais également occidental.
Il est, par exemple, un point central du film Kill Bill et plus particulièrement de sa première partie durant laquelle la fabrication du sabre de la mariée par Hattori Hanzo est mise en valeur.
On le retrouve également dans Highlander où Juan Sanchez Villa-Lobos Ramirez (Sean Connery) et Connor MacLeod (Christophe Lambert) utilisent successivement un même katana au long du film et de ses suites.
Toujours avec Christophe Lambert: La Proie, dont l'histoire se déroule pour l'essentiel au Japon, avec de très belles scènes de combat. Pour l'anecdote, dans ce film, les sabres ne produisent pas de bruit métallique en sortant du fourreau. Logique, les fourreaux sont en bois, un sabre qui serait placé dans un fourreau métallique s'userait prématurément...
On peut également citer Le Dernier Samouraï où Tom Cruise s'initie au combat de sabre à la japonaise et ne tarde pas à mettre, de manière spectaculaire, ses acquis en œuvre.
Il y a également Zatoichi, dans lequel Takeshi Kitano campe un masseur aveugle, redoutable expert du sabre.
Dans Soleil rouge avec Toshirō Mifune, l'art des samouraïs et le maniement du sabre sont mis en valeur.
Enfin dans le film Star Trek Sulu utilise un Katana pour combattre les Romuliens.
Bibliographie * (en) Kanzan Sato, The Japanese Sword: A Comprehensive Guide, Ed. Kodansha International, 1983
* (en) Leon and Hiroko Kapp and Yoshindo Yoshihara, The Craft of the Japanese Sword, Ed. Kodansha International, 1987
* (en) John M. Yumoto, Samurai Sword: A Handbook, Ed. Tuttle, 1989
* (en) Kokan Nagayama, The Connoisseurs Book of Japanese Swords, Ed. Kodansha International, 1998
* Yoshimura Kenichi, Les Japonais et le sabre, Ed. Typografica, 1998
* S. Degore, Sabres shinto, Ed. Du Portail, 1998
* Serge Degore, Nippon To: Le Sabre Japonais, Éditions du Portail, 1999, (ISBN 978-2865510221)
* Gregory Irvine, Le Sabre japonais, âme du samouraï, Désiris, 2003, (ISBN 978-2907653886)
* Gilles Bongrain, Le Katana : le sabre du Samouraï, Crépin-Leblond, 2004, (ISBN 978-2703002369)
* (en) Kawachi Kunihira et Masao Manabe, The Art of the Japanese Sword - As Taught by the Experts , Ed. Floating World, 2006